Dans le prolongement du 25ème anniversaire du jumelage entre les villes de Rixheim et de Lohne, la Société d’Histoire de Rixheim a proposé à ses membres et aux habitants de la commune de découvrir Lohne et sa région, autour d’un programme très riche, élaboré par le Heimatsverein de Lohne.
Grâce au soutien financier de la ville de Rixheim, que nous tenons ici à remercier chaleureusement, ce voyage a pu voir le jour, même si nous n’étions qu’un petit groupe à prendre le chemin de l’Allemagne du Nord. L’accueil sur place, la variété du programme de visites et sa bonne organisation, l’excellente ambiance durant tout le séjour ont ravi les participants.
Nous vous proposons de partager ensemble ce voyage, en trois articles.
C’est sans rencontrer de bouchon, ce qui est plutôt rare sur les autoroutes allemandes, que nous arrivâmes vers 17h00 à Lohne où nous étions attendus à l’IML (Industrie Musuem de Lohne) pour une collation d’accueil.
Puis nous nous répartîmes entre les familles d’accueil et l’hôtel, un établissement aux prestations remarquables.
La première journée fut consacrée à la découverte de la ville de Lohne et de ses atouts, sous la conduite de Benno Dräger, président du Heimatsverein, de Hildegarde Riesselmann, qui fit office de guide, et de Hans Hogeweg, qui joua le rôle de traducteur en cas de besoin. La visite s’étala sur toute la journée avec une réception à la mairie et un repas offert par la ville de Lohne.

La sculpture, « les deux trônes », oeuvre de 1992 de Rudolf Kaiser au pied du Rathaus et, dans les baies vitrées, le reflet des clochers de l’église Ste Gertrude.

La fontaine Ste Gertrude, oeuvre du sculpteur Karl Josef Dierkes, mise en place en 1993. L’église, reconstruite entre 1815 et 1818, sous la direction d’August Reinking, connut de nouvelles transformations entre 1890 et 1892, comme la surélévation de la nef et la construction de ces deux tours de chevet.

Ste Gertrude et le clocher occidental, élevé entre 1835 et 1837 par Josef Alexander Niehaus, l’église ayant été reconstruite entre 1815 et 1818 sur les plans d’August Reinking.

Vue sur le chevet de l’église Ste Gertrude, fruit des extensions entreprises entre 1890 et 1892, sous la conduite de Hilger Hertel : le choeur fut agrandi et flanqué de ces deux tours qui font de Ste Gertrude une église à trois clochers.

Vue sur le choeur, réaménagé en 1969 pour tenir compte de la rénovation de la liturgie enclenchée par le Concile Vatican II : le prêtre ne tourne plus le dos aux fidèles quand il célèbre la messe

Une des particularités de la décoration intérieure: les tableaux du chemin de croix s’insèrent dans une mosaïque de cailloux ramassés par les écoliers de Lohne et assemblés par des paroissiennes.
Après la visite de l’église, nous eûmes droit aux explications sur la fontaine de « l’ Egolohne 88 », oeuvre de Jürgen Goertz, qui orne la place du marché et symbolise toute la vitalité économique de la ville de Lohne : son industrie première de la plume d’oie, le passage à la fabrication des bouchons de liège puis à la fin des années 1950 à l’industrie plastique.

La fontaine est surmontée d’une oie, symbole de l’industrie de la plume, le pinceau évoque une autre activité lohnoise.

Et sur l’autre face de la fontaine, l’artiste a représenté les « Bohlenwege », ces chaussées en troncs d’arbre, mis en place il y a des milliers d’années, pour circuler dans ces zones humides et marécageuses.

Et dans ce rappel aux hommes de la lointaine Antiquité, le sculpteur a glissé un pot de fleur en plastique, fabriqué aujourd’hui à Lohne par l’entreprise Pöppelmann.
Notre visite se poursuivit par la présentation de nombreux édifices qui ont marqué l’histoire de Lohne, comme l’ancien Rathaus, l’usine Blocklage, où furent mises au point les machines à découper le liège, ou la fabrique de cigares Claudius.
Dans le pignon du bâtiment se trouve le blason de Lohne, adopté en 1912, par la toute jeune commune de Lohne, devenue autonome en 1907. Cet emblème schématise l’histoire de la ville : l’appartenance à l’ancien grand duché d’Oldenbourg, symbolisé par les poutres rouges et la croix, trois clochers pour rappeler le rôle joué par l’Eglise dans l’essor primitif de Lohne, une couronne surmontée de plumes d’oies pour symboliser la réussite industrielle de la ville et son activité initiale, les plumes d’écriture.

Le blason de Lohne : l’allusion au grand duché d’Oldenbourg, le rôle de l’Eglise, la réussite industrielle.

La maison Blocklage, en face de l’ancien Rathaus : fondée en 1841 par le serrurier Rudolf Christoph Blocklage, cette firme de constructions mécaniques mit au point en 1936 une machine à façonner automatiquement les bouchons de liège. L’entreprise ferma en 1970.

L’usine de cigares, bâtie en 1866 par l’entrepreneur Friederich August Claudius, qui s’implanta à Lohne en 1854.
En 1904 c’était la plus grosse usine de cigares du grand duché d’Oldenbourg et employait 131 ouvriers. La fabrication cessa en 1954 et les bâtiments furent réhabilités en 1998 en logements pour personnes âgées.
Notre guide nous fit aussi passer devant certaines grandes villas, construites par les patrons de ces florissantes industries lohnoises.

La villa Taphorn, du nom de ce grand fabricant de bouchons de liège, édifiée en 1884, avec sa toiture en bulbe sur la tourelle. C’est aujourd’hui le cabinet d’un médecin.
Notre périple nous amena ensuite devant le magnifique presbytère de Ste Gertrude, une bâtisse de 1826, rénovée en 2002. Dans la cour flottait le drapeau de l’état de Basse-Saxe, symbolisant ainsi le lien existant en Allemagne entre l’état et les églises.
Ce fut bientôt l’heure de rejoindre le Rathaus pour l’accueil par les autorités. Au préalable, nos hôtes nous firent découvrit leur local d’archives situé en mairie, des salles à l’équipement remarquable.

Benno Dräger, président du Heimatsverein présentant la salle dédiée au jumelage avec la ville polonaise de Mittelwald
Le jumelage avec Mittelwald s’enracine sur l’arrivée à Lohne, après 1945, de nombreux habitants de cette ville de Silésie, ancienne terre allemande devenue polonaise, suite au redécoupage des frontières après la Seconde Guerre Mondiale. Commencés par un parrainage dès 1952, les liens entre les deux cités se renforcèrent en 2010, avec la mise en place d’un jumelage.

Les deux villes jumelées avec Lohne : Rixheim, depuis 1987, et Mittelwalde (Miedzylesie) depuis 2010.
Puis vint le moment de la réception officielle en mairie, dans la salle du conseil municipal, avec une présentation de Lohne .

Le maire Tobias Gerdesmeyer présente les atouts de Lohne, un cadre de vie idéal, et Hans Hogeweg fait toujours office de traducteur.
Après le repas, la visite se poursuivit par la présentation des locaux de l’association « Ludgerus-Werk ». Cette université populaire, fondée à Lohne en 1960 par l’Eglise catholique, prit en 1969 la dénomination de « Ludgerus-Werk » en référence à l’évêque Liudger, qui évangélisa l’Allemagne du nord, vers l’an 900. Depuis 2005, l’association dispose de superbes locaux, construits sur l’emplacement d’une ancienne ferme, le Möhring Hof, dont un bâtiment a été préservé et intégré dans le complexe. On y pratique aussi l’accueil des petits.

Le bâtiment de l’ancienne ferme Möhring, réhabilité et intégré dans le complexe du « Ludgerus-Werk ».
Puis nous traversâmes le grand parc de Lohne pour rejoindre la « Freilichtbühne », le théâtre de plein air, où nous eûmes droit à une visite complète du théâtre, avec les coulisses, sous la direction de son directeur, Dieter Schneider.

L’ancien moulin à eau, mis à la disposition de la « Wassermühle » (le Cercle des Arts de Lohne), était en pleine rénovation pour mieux accueillir les expositions artistiques.
A travers un petit bois, nous nous dirigeâmes vers le complexe sportif et la tour d’observation de Lohne, édifiée en 1908, d’où la vue est superbe sur Lohne et la plaine d’Allemagne du Nord.

La vue sur les installations sportives et la ville de Lohne avec l’église Ste Gertrude et ses trois clochers.

Une rencontre mémorable, le 19 janvier 2002, en coupe d’Allemagne entre l’équipe de Lohne et le prestigieux Bayern de Munich.
La journée se termina par la soirée festive au Musée de l’Industrie qui fêta ses 50 ans d’existence, où nous fûmes les hôtes de l’IML et du Heimatsverein de Lohne.

Benno Dräger retraça l’histoire du Musée, née en 1988, et qui intégra les locaux actuels, beaucoup plus grands et fonctionnels en l’an 2000.
La visite guidée du Musée nous fut proposée pour le dernier soir et nous le présenterons dans notre troisième article consacré à la journée du 27 août.