Notre voyage dans le Gers du 5 au 10 septembre 2019

Dans le cadre du jumelage entre Rixheim et les villages de l’ex-canton de Valence-sur-Baïse qui ont accueilli des réfugiés rixheimois à l’été 1940, la Société d’Histoire de Rixheim et l’Association des Amis du Gers de Rixheim ont proposé à leurs membres, avec le soutien de la Ville de Rixheim, un très beau voyage en pays gascon. Après la réussite d’un premier séjour en 2017, les organisateurs ont à nouveau mis sur pied, de concert avec l’Association des Amis de Rixheim de Valence-sur-Baïse, un programme très riche et varié que nous vous proposons de découvrir en détails.

Les 45 participants lors de la visite du château de Lavardens

L’arrivée à Valence le jeudi 5 septembre 2019

Partis à 5 h 20 de Rixheim, avec un changement de chauffeur à Beaune, nous arrivâmes à Valence-sur-Baïse vers 18 h 30 où un verre de l’amitié fut offert par la mairie de Valence.

Les retrouvailles avec les Gersois devant la salle des fêtes de Valence

Le mot d’accueil de Jean-Louis Ducournau, président de l’Association des Amis de Rixheim, fut suivi des interventions de Marie-Thérèse Broca-Lannaud, maire de Valence-sur-Baïse, de Ronny Guardia-Mazzoleni, conseiller régional du Gers à la région Occitanie, de Jean Renno, président des Amis du Gers de Rixheim et de Christian Thoma, président de la Société d’Histoire de Rixheim.

A l’issue de la réception, alors que les uns partirent avec leur famille d’accueil, le car emmena la grande partie du groupe à l’Hôtel Continental à Condom.

L’Hôtel Continental de Condom

Vendredi 6 septembre : château de Lavardens – ville d’Auch Rozès – Maignaut-Tauzia

Le château de Lavardens

La journée débuta par la visite de l’imposant château de Lavardens. Il fut construit au XVIIème siècle sur les ruines d’une forteresse médiévale des comtes d’Armagnac, détruite en 1496 par les troupes du roi Charles VIII. En 1620, le maréchal de France Antoine de Roquelaure (1543-1625), fidèle compagnon du roi Henri IV, qui avait reçu la seigneurie de Lavardens, fit reconstruire un château sur les ruines médiévales. Le chantier poursuivi par ses héritiers fut interrompu en 1653 par une épidémie de peste. Le château dont l’étage supérieur n’était pas terminé fut vendu en 1752 par les descendants de Roquelaure à l’économiste Victor Riqueti, marquis de Mirabeau (1715-1789), le père d’Honoré Gabriel Riqueti comte de Mirabeau (1749-1791) qui fut l’un des acteurs de la Révolution de 1789. En 1765, Victor Riqueti qui avait fait achever les travaux de l’étage supérieur revendit le château devenu en 1777 propriété du marquis de Pins. Sous la Révolution, suite à l’émigration de son propriétaire, le château fut pillé, confisqué comme Bien National et mis en vente. En 1852, il fut revendu sous forme de lots, composés de 1 à 3 pièces, à 12 copropriétaires qui procédèrent à de nombreux aménagements domestiques. En 1923, la toiture s’effondra et les copropriétaires commencèrent à quitter les lieux. Le château se dégrada progressivement et en 1957, pour empêcher qu’il ne devienne une carrière de pierres, Vincent Steux acheta une partie de l’étage supérieur et commença la réhabilitation, avec le club du vieux manoir, un chantier de jeunes bénévoles. En 1961, le château fut classé monument historique et l’Etat prit en charge la réfection complète de la toiture, de 1970 à 1975. En 1979, fut créée l’Association pour la sauvegarde du château dans laquelle se retrouvent les anciens copropriétaires ou leurs descendants. Le château réhabilité accueille de nombreuses expositions ( Camille Claudel en 2000 et 2008, Salvator Dali en 2004).

Sur la façade Ouest, les deux tourelles en encorbellement reposent sur des trompes aménagées dans les contreforts d’angle. Les fenêtres murées à l’étage peuvent s’expliquer par la mise en place en 1798 de l’impôt sur les portes et fenêtres.

Antoine de Roquelaure (1543-1625), maréchal de France et fidèle compagnon du roi de France Henri IV, fit construire le château de Lavardens sur l’emplacement des ruines féodales.

Dans la salle d’accueil, située dans les communs du rez-de-chaussée, notre guide procéda aux premières explications sur l’architecture de cette salle voûtée, datant du XVIIème siècle : les pierres, taillées approximativement sont liées par un mortier à base de sable et de chaux et lors du décoffrage, ces voûtes ont gardé les traces du coffrage et l’irrégularité des pierres.

Dans la salle voisine, notre guide, un enfant du pays qui a passé son enfance dans une des copropriétés du château, nous raconta, avec fougue et malice, l’histoire de cet édifice, en se servant de la maquette du château.

Sur la maquette, figurent les magnifiques pavements de terre cuite et de pierre calcaire qui décorent les sols des 17 salles de l’étage, avec des motifs toujours différents.

Et voici les bases médiévales sur lesquelles le seigneur de Roquelaure fit édifier son château à partir de 1620.

Dans une des salles de l’étage se tenait l’exposition des dessins humoristiques de Perry Taylor, né à Oxford en 1958 et installé depuis 2004 à Puydarrieux, dans les Hautes-Pyrénées. Cet artiste anglo-gascon croque avec malice la vie quotidienne et le patrimoine du Sud-Ouest. Au château de Lavardens, ses dessins illustrèrent la vie gersoise.

Un jacquet, le pèlerin en route vers Saint Jacques de Compostelle. Le Gers est traversé par trois chemins qui mènent en Espagne.

Dans ce dessin, Perry Taylor présente les routes vallonnées du Gers.

Les superbes pavements du sol

La campagne gersoise et notre bus, vus de la terrasse de l’une des tours d’angle

Et voici la terrasse attenante à la tour d’angle

Vue sur la nouvelle toiture mise en place de 1970 à 1975

La vue prise de l’autre terrasse : dans les champs de tournesols, le jaune a viré au gris.

La grande galerie de l’étage, qui sert de cadre à une autre exposition, mesure 30 mètres de long, 5 mètres de large et la voûte s’élève à 6,80 mètres : la porte du fond a été réalisée par les élèves du lycée professionnel Le Garros d’Auch.

Avant de quitter le château le passage à la boutique souvenirs

Derrière le château se dresse l’église Saint-Michel : sur cette façade Sud du château, on remarque les corbeaux, ces saillies de pierre qui soutenaient des galeries en bois.

La façade Est du château vue du parvis de l’église Saint Michel.

Si la nef et le choeur de l’église datent du XVIIème siècle, au moment de la reconstruction du château, le clocher remonte au XIIème siècle et serait un élément de l’ancienne forteresse médiévale. Des travaux eurent encore lieu à la fin du XIXème siècle.

Dans les années 1950, un artiste hollandais, ami du curé de Lavardens, décora le tympan du porche de cette mosaïque représentant l’archange Saint Michel. Accompagné de la devise « Quis ut Deis » (Celui qui est comme Dieu), Saint Michel, souvent représenté en train de peser les âmes lors du Jugement Dernier, est entouré à sa droite par ceux qui iront au Paradis et à sa gauche par ceux qui chutent en Enfer.

Une ruelle de Lavardens longeant l’église

L’ancienne épicerie de Lavardens avec sur le mur la publicité pour les chocolats Meunier

Le déjeuner à Saint-Lary

A midi, la ferme-auberge Le Cousteau à Saint-Lary nous servit un excellent repas : floc et toasts, salade de boudin chaud aux pommes, porc noir avec patates en papillote et tomates à la provençale, coupe Gascogne.

Le car en manoeuvre pour entrer dans la cour de la ferme.

Comme lors du voyage de 2017 l’ambiance fut très conviviale et pour cette édition 2019, chaque participant reçut un foulard avec la mention des deux associations.

La ville d’Auch

Après le repas, la journée se poursuivit par la visite guidée de la ville d’Auch, la préfecture du Gers : la cathédrale Sainte Marie puis le quartier autour de la cathédrale. Le car nous déposa près de la promenade des allées d’Etigny, située à deux pas de la cathédrale.

Les allées d’Etigny, une promenade arborée qui s’étend sur une longueur de 250 mètres, furent aménagées au XVIIIème siècle sur ordre d’ Antoine Mégret d’Etigny, intendant de la généralité d’Auch, de 1751 à 1767. Depuis 1817, une statue de l’intendant orne l’escalier menant à la promenade.

Juste en face se dresse l’ Hôtel de Ville d’Auch, construit sous l’impulsion de l’intendant d’Etigny. Le bâtiment renferme aussi un théâtre à l’italienne, toujours en activité, et une Salle des Illustres consacrée aux personnalités gersoises.

En face de l’Hôtel de Ville se dresse la cathédrale Sainte-Marie, édifiée à partir de 1489 sur le site de l’ancienne cathédrale romane. Elle fut achevée en 1680 et est considérée comme l’une des dernières cathédrales gothiques de France.

La façade de la cathédrale, plus tardive, intègre des éléments de la Renaissance et du Classicisme du XVIIème siècle.

La cathédrale est inscrite depuis 1998 au patrimoine mondial de l’Unesco au titre des chemins de Saint-Jacques de Compostelle qui passent à Auch. Les chefs d’oeuvre de la cathédrales comprennent les 18 verrières d’Arnaut de Moles, datées du XVIème siècle, les 113 stalles du choeur sculptées dans le chêne, datées du XVIème siècle, et le grand orgue de Jean de Joyeuse installé au XVIIème siècle.

Une nef et un choeur gothiques

Les explications de notre guide

L’orgue du XVIIème siècle de Jean de Joyeuse

Dans ce vitrail d’Arnaut de Moles consacré à la Création, on identifie dans la partie supérieure de gauche à droite : Dieu créant le monde, Dieu créant Adam et Dieu créant Eve à partir de la côte d’Adam. La grande partie centrale présente le péché originel avec Satan enroulé autour de l’arbre de la connaissance et qui va pousser Adam et Eve à la faute. Dans la partie inférieure, on retrouve de gauche à droite : Adam et Eve chassés du Paradis, le travail d’Adam pour nourrir sa famille (Eve et ses trois fils, Caïn, Abel et Seth), et enfin à droite le meurtre d’Abel tué par son frère Caïn.

Dans le choeur, réaménagé à l’époque classique, se trouvent les 113 stalles, sculptées dans le chêne et datées du XVIème siècle, où venaient s’asseoir les chanoines.

A gauche, Moïse tenant les tables de la Loi.

Le péché originel, la tentation d’Adam et d’Eve

A gauche, Saint Pierre tenant les clés du Paradis et à droite, Saint Paul avec l’épée.

Les sièges des chanoines sont parfois ornés de petits personnages étonnants.

A l’image de celui-ci., à l’attitude inconvenante…

ou de celui-ci, qui dort.

La porte du transept Sud

La façade Sud avec son empreinte gothique de la fin du XVème siècle

Derrière la cathédrale se trouve l’escalier monumental de 374 marches achevé en 1863 qui permet de relier la haute ville à la basse ville traversée par le Gers, situé 35 mètres plus bas.

Depuis 1992, le premier palier de l’escalier est orné d’une sculpture en fonte de l’artiste catalan Jaume Plensa, appelé l’Observatoire du Temps. Le texte gravé évoque l’épisode biblique du Déluge et rappelle les inondations catastrophiques vécues par la ville d’Auch en 1977 lorsque le Gers sortit de son lit.

Sur le palier suivant se trouve la statue en bronze de Firmin Michelet réalisée en 1931 . Elle représente le plus célèbre des Gascons, Charles de Batz (1615-1673), capitaine des mousquetaires du roi, né au château de Castelmore à Lupiac, près d’Auch et plus connu sous le nom de d’Artagnan.

L’escalier est dominé par cette haute tour de 40 mètres, appelée Tour d’Armagnac, même si elle n’a jamais appartenu aux comtes d’Armagnac. Bâtie au XIVème siècle pour servir de prison à l’archevêché d’Auch, elle fut utilisée comme dépôt des archives du chapitre de la cathédrale. Elle servit à nouveau de prison sous la Terreur et lors du coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte le 2 décembre 1851.

Devant la porte d’Arton, une porte du XIV-XVeme siècle qui s’ouvrait dans les remparts et permettait d’entrer dans la ville haute.

En franchissant la porte d’Arton, vue sur le logis du portier, aux murs à pan de bois et en briques.

Vue sur une pousterle, ces ruelles à forte pente et en escalier qui permettaient aux habitants de la ville haute de rejoindre la rivière du Gers, située en contrebas.

La place Sallustre-du-Bartas est ornée depuis 1890 par le buste de Guillaume de Sallustre, seigneur du Bartas, écrivain et poète gascon du XVIème siècle.

Une maison d’artisan-commerçant du XVème siècle : le rez-de-chaussée accueillait une boutique et les étages les pièces à vivre. Les murs sont faits en pans de bois, différents à chaque étage, et présentent un remplissage en briques.

Hommage à Serge Delor à Rozès

Après une dernière vue d’Auch, dominée par la cathédrale Sainte Marie et la Tour d’Armagnac, nous partîmes pour le petit village de Rozès pour un dépôt de gerbe sur la tombe de Serge Delor, maire de la commune de 1971 à 2008. Lorsque François Grumet de Rixheim retourna un jour à Rozès où, jeune garçon, il fut évacué de juin à septembre 1940, il retrouva Serge Delor avec qui il avait joué enfant en 1940. Les deux hommes nouèrent des liens d’amitié et jetèrent les bases du jumelage entre Rixheim et les 16 communes du canton de Valence, un jumelage officialisé en 2004.

Vue sur la campagne autour du village de Rozès

Vue sur l’église et le monument aux morts de Rozès, petit village de 120 habitants dont la place de la mairie fut baptisée en 2010 place de Rixheim.

En ce 15ème anniversaire du jumelage, Jean Renno, président de l’Association des Amis du Gers de Rixheim et environs, et Jean-Louis Ducournau, président de l’Association des Amis de Rixheim du canton de Valence, portent la gerbe qui va être déposée sur la tombe de Serge Delor, initiateur du jumelage du côté gersois et président fondateur de l’Association des Amis de Rixheim du canton de Valence. Le maire de Rixheim, Ludovic Haye, qui devait assister au dépôt de gerbe, était retenu dans les embouteillages toulousains.

La soirée commune à Maignaut-Tauzia

Après cette cérémonie d’hommage, la journée se poursuivit dans la salle des fêtes de Maignaut-Tauzia, où une soirée commune était organisée par les Gersois autour d’une excellente paella.

Devant la salles des fêtes, retrouvailles entre Rixheimois et Gersois

De gauche à droite, Sandrine Redolfi de Zan, maire de Maignaut-Tauzia, Philippe Martin, président du Conseil Départemental du Gers, Ludovic Haye, maire de Rixheim (venu en avion), Marie-Thérèse Broca-Lannaud, maire de Valence-sur-Baïse.

Avant le repas, place aux discours : de gauche à droite, Jean-Louis Ducournau, Jean Renno, Romain Schneider, adjoint au jumelage de la Ville de Rixheim qui accompagna le maire, Ludovic Haye, Marie-Thérèse Broca-Lannaud, Gisèle Biémouret, député du Gers, Ronny Guardia-Mazzoleni, conseiller régional.

Pour la remise des cadeaux offerts par les Rixheimois en ce 15ème anniversaire du jumelage , les membres du comité de l’Association des Amis de Rixheim du canton de Valence montèrent aussi sur scène.

Après les traditionnelles bouteilles de vin d’Alsace, un cadeau original offert par Rixheim : cette céramique, hommage au foie gras, réalisée par le Cercle des Arts de Rixheim.

Samedi 7 septembre : Fourcès – Montréal-du-Gers – Séviac – Larressingle – Cassaigne

Le village de Fourcès

La journée débuta par la visite du village de Fourcès, de forme circulaire, qui compte parmi les plus beaux villages de France. Il est né au XIème siècle, dans un méandre de la rivière Azoue, autour d’un château aujourd’hui disparu, implanté sur une butte située au centre du village. Aujourd’hui cette butte correspond à la place ronde (1), plantée d’arbres. Fourcès est donc un castelnau, un village né autour d’un château, qui était entouré d’un rempart dont il reste la tour-porte de l’horloge (5).

Notre guide commença ses explications sous la frondaison des arbres de la place centrale, d’un diamètre de 75 mètres, là où se trouvait la motte féodale avec le château.

Autour de la place, les maisons à colombage disposent toutes d’une cornière créant ainsi un passage couvert tout autour de la place. A l’arrière, on distingue la tour de l’horloge, qui servait de beffroi.

La tour-porte de l’horloge date du XVème siècle et constituait l’entrée Ouest des remparts.

Une maison à colombages avec sa cornière.

La mairie de Fourcès est installée dans cette belle maison à colombages.

Le passage couvert devant la mairie suivi de la terrasse du restaurant du Carrousel Gourmand

Au bord de la rivière Auzoue se dresse le château Renaissance implanté au XVIème siècle sur les anciens remparts.

La rivière Auzoue longe le château.

L’église Saint Laurent, vue du pont sur l’Auzoue : elle fut rebâtie à la fin du XIXème siècle, sur l’emplacement d’une ancienne église romane.

Comme dans de nombreuses églises, sous la statue de Jeanne d’Arc, la paroisse de Fourcès rend hommage aux paroissiens morts en 1914-18.

Une girouette évoquant le foie gras qui rappelle la « Ganzalisala » alsacienne.

La bastide de Montréal-du-Gers

Nous marquâmes ensuite un petit arrêt à Montréal-du-Gers, une bastide construite au XIIIème siècle. Les bastides étaient des agglomérations créées de toutes pièces par l’autorité royale, seigneuriale ou ecclésiale, organisées autour d’une place centrale avec des rues perpendiculaires délimitant des îlots d’habitation et dont les habitants bénéficiaient de franchises définies par une charte. Cette bastide vit le jour en 1255 sur décision d’Alphonse de Poitiers, comte de Toulouse et frère du roi Louis IX, le roi Saint Louis. Installée sur un promontoire, la bastide porta d’abord le nom de Mont Royal. Suite au Traité de Paris signé en 1258 par Louis IX et Henri III, la bastide fut cédée aux Anglais. Montréal-du-Gers fut déchirée entre le royaume de France et le royaume d’Angleterre durant la Guerre de Cent Ans et eut à souffrir aussi lors des Guerres de Religion, notamment en 1569, lorsque le comte de Montgoméry, chef protestant, saccagea la bastide.

Comme à Fourcès, les maisons bordant les places disposent de cornières , dégageant ainsi des passages couverts.

A gauche de la photo le bâtiment à étages, donnant sur la place centrale, est occupé aujourd’hui par la mairie de Montréal-du-Gers. C’est un bâtiment du XVIIIème siècle qui était la propriété du marquis Louis Maribon de Montaut, qui abandonna ses titres en 1789. Converti aux idées révolutionnaires, il fut élu député du Gers et vota en décembre 1792 pour la mort du roi Louis XVI.

Les remparts de la bastide comprenaient six portes dont il ne reste que cette porte Notre-Dame adossée à la collégiale Notre-Dame, aujourd’hui dédiée à Saint-Philippe et à Saint-Jacques.

Les statues du portail gothique de la Collégiale furent détruites lors des Guerres de Religion par les troupes du comte de Montgoméry.

La villa gallo-romaine de Séviac

La matinée se poursuivit avec la visite de la vaste villa gallo-romaine de Séviac, une des plus belles du Sud-Ouest avec ses magnifiques mosaïques polychromes. Ce site, découvert en 1864 lors de la construction de la ferme de l’Hospitalet, connut plusieurs périodes de fouilles (entre 1911 et 1913 – des campagnes régulières depuis 1961 – mise à jour de l’ensemble thermal entre 1976 et 1980). Classée monument historique en 2003, le site rouvrit ses portes en 2018 après deux ans de travaux de restauration des mosaïques et la mise en place d’un vaste bâtiment de couverture pour protéger les précieuses mosaïques.

La visite se fit en deux groupes : le chantier de couverture des mosaïques fut confié à l’architecte portugais Joào Luis Carrilho da Graça. Sa toiture translucide laissant filtrer la lumière protège désormais 2 070 m2 de mosaïques.

Une villa dans le monde romain correspondait à un grand domaine agricole associant des bâtiments utilitaires (hangars, étables,… appelée la pars rustica) à une maison d’habitation de standing, la pars urbana. A Séviac, une première villa, implantée autour du Ier siècle, disposait déjà de thermes et s’étendait sur 1 200 m2 à la fin du IIIème siècle. Au IV siècle, après l’an 360, cette villa fut agrandie pour devenir un véritable palais de campagne, s’étendant sur 5 700 m2 avec des mosaïques d’une richesse remarquable, d’une trentaine de modèles, les unes avec des trames géométriques, les autres avec des décors végétaux.

Ce plan tiré de la brochure « La villa de Séviac » vendue à l’accueil du site nous montre le palais de campagne du IVème siècle : il s’organise autour d’une cour-jardin de 30 mètres de côté, dotée d’un petit bassin, entourée par un péristyle de 4 galeries, larges de 4 mètres et donnant sur les différentes pièces. Une seconde cour rectangulaire mène aux thermes.

Dès l’entrée, dans le vestibule, le visiteur était impressionné par cette mosaïque avec ses effets de perspective.

Devant « la mosaïque aux arbres » qui se trouve dans la grande salle d’apparat, dite salle basilicale, d’une surface de 240 m2 ( numéros 25-29-30-32-51 sur le plan ci-dessus).

La richesse du détail de cette mosaïque aux arbres

Une autre belle mosaïque de cette salle basilicale, la pyramide de fruits. Cette salle était chauffée par le sol avec un hypocauste dont on aperçoit les pilettes, juste derrière le guide : l’air chaud, produit dans un praefurnium, un foyer chauffé au bois, circulait entre les pilettes sur lesquelles reposait le sol de la salle.

La pyramide aux fruits de la salle basilicale

Détails de la mosaïque de la galerie Ouest, un décor très riche

Un très beau motif géométrique, de la galerie Ouest évoquant le mouvement.

Les mosaïques de la salle à manger, située dans l’aile Ouest (N°1 sur le plan)

Détail de la salle à manger : la vigne est mise en valeur.

La piscine des thermes, en forme de fer à cheval : profonde de 80 cm elle a une surface de 14 m2 et est recouverte de mosaïques à écailles. L’eau s’évacuait par un conduit en plomb que l’on devine à droite du bassin.

Le village médiéval de Larressingle, la Carcassonne du Gers

Le déjeuner fut pris à l’Auberge de Larressingle qui nous servit un repas bien gersois : salade de gésiers de canard confits – manchons de canard confits accompagnés de pommes de terre sautées et de légumes de saison – croustade aux pommes).

Après le repas, une photo de groupe dans le jardin de l’Auberge avec en arrière-plan le village fortifié de Larressingle

A pied, direction la Carcassonne du Gers, un ensemble fortifié d’où émergent le château et l’église Saint Sigismond.

Vue sur les douves, un fossé de 10 mètres de large, et sur le pont de pierre menant à la tour-porte

La tour-porte avec ses cinq mâchicoulis

Le bourg de Larressingle fut fortifié au XIIIème siècle par les abbés de Condom, propriétaire des lieux, qui y édifièrent le château. Le village comptait à l’époque une trentaine de maisons accolées aux remparts.

Le château fut remanié sous la Renaissance par l’évêque de Condom qui en fit sa résidence. Au XVIIème siècle, l’évêque alla s’installer au château de Cassaigne, plus confortable.

Juste derrière le château se dresse l’église Saint Sigismond construite en deux temps : une première église très haute, avec une salle à l’étage pouvant servir de refuge à la population, puis une deuxième, plus basse.

La partie la plus ancienne de l’église avec une voûte en cul de four et des murs très épais s’ouvre sur la partie plus récente où se trouve l’autel.

La belle voûte en cul de four de la première église : dans la partie haute de cette église se trouvait une salle de refuge pour les habitants en cas de danger.

De sa belle voix, Brigitte mit en valeur la belle acoustique de cette église.

Sigismond était un roi des Burgondes converti au christianisme au début du VIème siècle par Saint Avit.

Après le départ des évêques pour Cassaigne, le bourg fut peu à peu délaissé et les habitants préférèrent s’installer à l’extérieur des remparts. Le site se dégrada rapidement et sa sauvegarde débuta dans les années 1920 grâce à l’action d’Edouard Mortier, duc de Trévise, un mécène attaché à la sauvegarde des vieilles pierres. Ne pouvant trouver les fonds nécessaires en France, où toutes les énergies allaient à la reconstruction des régions ravagées par la Grande Guerre, il se tourna vers le mécénat américain et fonda en 1926 le Comité de Boston pour Larressingle. Ce comité parvint à réunir les fonds pour entamer la sauvegarde des lieux. Depuis 1990, l’Association des Amis de Larressingle assure la préservation et l’animation du site, qui accueille de nombreux artisans en saison touristique.

Edouard Mortier, duc de Trévise, qui initia la sauvegarde du site de Larressingle.

En 2001, l’Association des Amis de Larressingle apposa cette plaque en hommage aux mécènes américains du Comité de Boston qui financèrent les premiers travaux de réhabilitation du site de Larressingle.

A travers une brèche dans les remparts, vue sur l’Auberge de Larressingle.

Le château de Cassaigne

L’après-midi se termina par la visite du château de Cassaigne, qui fut la résidence de campagne des évêques de Condom. Devenue bien national sous la Révolution, la propriété fut rachetée par l’intendant de l’évêque et est aujourd’hui une exploitation viticole d’une surface de 35 ha qui propose aux visiteurs ses vins et ses armagnacs.

L’entrée du château de Cassaigne, l’ancienne résidence des évêques de Condom, qui jouxte l’église.

Présentation du domaine viticole

Séance de dégustation

Dimanche 8 septembre : Toulouse, la ville rose

La journée du dimanche 8 septembre fut entièrement consacrée à la visite de Toulouse, la ville rose, un nom qui lui vient de l’utilisation de la brique en terre cuite comme matériau de construction, qui donne à la ville une teinte rose orangée. A 11 h, on avait rendez-vous sur la place du Capitole pour embarquer dans le petit train touristique pour un premier survol de Toulouse, suivie l’après-midi d’une visite guidée pédestre.

A la descente du bus, nous traversâmes la place Wilson, nom donné à la place La Fayette au lendemain de la 1ère guerre mondiale, en référence à Woodrow Wilson, le 28ème président des Etats-Unis, qui occupa cette fonction de 1913 à 1921. Achevée entre 1806 et 1834, cette place de forme ovale présente une belle unité architecturale avec ses immeubles de briques, tous identiques : elle fut classée monument historique en 1974. Nous étions bien dans la ville rose.

Le centre de la place est orné depuis 1908 d’une fontaine avec la statue d’un poète occitan du XVIIème siècle, né et mort à Toulouse : Pierre Goudouli (Pèire Godolin, en occitan).

Juste derrière le Capitole, dont on devine la façade arrière, se dresse l’ancienne tour des archives, édifiée entre 1525 et 1530 : au rez-de-chaussée se réunissaient les capitouls qui dirigeaient la ville sous l’Ancien régime, et à l’étage étaient conservées les archives de la ville. Classée monument historique dès 1840, la tour fut restaurée à la fin du XIXème siècle par Viollet-le-Duc et prit alors le nom de donjon du Capitole. Depuis 1948, elle accueille l’Office de Tourisme de Toulouse.

Lors des travaux de restauration entrepris entre 1873 et 1887, Viollet-le-Duc dota la tour de ce clocheton qui lui donne un air de beffroi flamand.

L’imposante façade du Capitole, l’Hôtel de Ville de Toulouse, avec ses 41 fenêtres avec leur balcon en fer forgé, édifiée entre 1750 et 1760. L’architecte Guillaume Cammas y inclut le théâtre de la ville qui occupe la partie droite du bâtiment.

En face du Capitole se dressent ces arcades.

L’attente du petit train.

Après la balade en petit train touristique, il nous fallut rejoindre les bords de la Garonne pour aller déguster un excellent cassoulet à la Brasserie des Beaux-Arts.

En cours de route, dans la rue Suau, une particularité toulousaine, ces immeubles de couleur claire avec leurs balcons en fer forgé qui évoquent les immeubles haussmanniens de Paris.

Au passage, vue sur le couvent des Jacobins et son clocher octogonal, un lieu au programme des visites de l’après-midi.

Clin d’oeil à une des spécialités de Toulouse : la culture de la violette, qui se développa dans la seconde moitié du XIXème et perdura près d’un siècle.

Voici l’arrivée de la compétition de natation dans la Garonne qui se déroula en ce dimanche 8 septembre 2019. La rive gauche de la Garonne est dominée par le dôme de la chapelle Saint Joseph de l’ancien hôpital de la Grave, dont le nom est une déformation du mot ‘grève’ , car l’hôpital fut construit au bord du fleuve, sur la grève.

Près de 300 nageurs prirent part à cette compétition et passèrent sous les arches du Pont-Neuf, le plus ancien pont de Toulouse. Inauguré par Louis XIV en 1659, il résista à toutes les crues de la Garonne grâce notamment aux dégueuloirs creusés dans les piles du pont.

En juin 2017, juste avant l’épreuve du bac, l’artiste toulousain James Colomina installa un moulage en résine rouge sur un dégueuloir du Pont-Neuf. Cette sculpture Street Art, qui mesure 1,40 mètres, représente un enfant au bonnet d’âne et pour l’artiste elle symbolise tous ceux qui sont mis à l’écart, qui sont stigmatisés.

Dans la brasserie des Beaux-Arts

Après le repas, nous fûmes pris en charge par nos deux guides.

Juste en face, sur la rive gauche de la Garonne, se dresse l’ancien hôpital de l’Hôtel Dieu Saint Jacques. En fonction dès le XIIème siècle, il accueillait notamment les pèlerins en route vers Saint Jacques. Suite aux agrandissements des XVII et XVIIIème siècle c’était le plus grand hôpital de Toulouse, en fonction jusqu’en 1987. Le bâtiment accueille aujourd’hui les services administratifs du CHU de Toulouse.

La brasserie se trouve juste à côté de l’Ecole des Beaux-Arts de Toulouse d’où son nom de brasserie des Beaux-Arts.

A côté de l’Ecole des Beaux-Arts se dresse l’église Notre-Dame de la Daurade, avec cette façade en pierres et sa colonnade néo-classique élevée en 1884.

Dès le Vème siècle, un sanctuaire marial fut édifié ici sur l’emplacement d’une chapelle wisigoth. Comme l’abside de ce sanctuaire était couverte de mosaïques dorées, on l’appela « Santa Maria Deaurata » (Sainte Marie couverte d’or) d’où le nom de Notre-Dame de la Daurade. Au IXème siècle, le sanctuaire fut intégré dans un monastère bénédictin, rattaché en 1077 à l’abbaye de Moissac que nous avons visitée lors de notre séjour de 2017. Au XVIIIème siècle, lorsque les moines voulurent agrandir l’église et la doter d’un dôme, l’édifice fut ébranlé et Charles de Loménie de Brienne, archevêque de Toulouse de 1763 à 1788, décida de construire une nouvelle église. L’architecte Jean-Philippe Hardy aligna la façade sur les quais de la Garonne, mais suite aux troubles révolutionnaires, les travaux traînèrent en longueur et l’église ne fut consacrée qu’en 1838. En 1884, la façade de l’église fut dotée de cette monumentale colonnade néo-classique, surmontée de son fronton. Dans l’église Notre-Dame de la Daurade est vénérée une Vierge Noire et on y trouve aussi le tombeau du poète occitan Pierre Goudouli. Les bâtiments monastiques, vendus comme bien national sous la Révolution, accueillirent une manufacture de coton, puis de tabac et depuis 1892 les lieux conventuels sont occupés par l’Ecole des Beaux-Arts de Toulouse.

Vue du transept droit de l’église qui, hormis la façade, est construite en briques, le matériau de construction en vogue à Toulouse.

En repassant par la rue Suau, notre guide nous expliqua que ces immeubles d’allure hausmannienne ne sont pas construits en pierres de tailles comme à Paris mais en briques claires. La bourgeoisie toulousaine avait un peu honte de la brique classique et opta à la fin du XIXème pour cette imitation des beaux immeubles parisiens, des couleurs claires et des balcons en fer forgé.

De temps en temps apparaît le signe distinctif du chemin de Saint Jacques, connu de tous les pèlerins en route vers Saint Jacques de Compostelle. : l’itinéraire qui part d’Arles pour rejoindre l’Espagne par le col du Somport passe à Toulouse et porte le nom de via Tolosana (la voie toulousaine).

La première visite nous amena à l’Hôtel de Jean de Bernuy, l’un des plus beaux hôtels particuliers de France. D’origine espagnole, Jean de Bernuy (1475-1556) s’installa à Toulouse et fit fortune dans le commerce du pastel. Cette plante à fleurs jaunes était cultivée pour les qualités tinctoriales de ses feuilles donnant un colorant bleu . En 1533, Jean de Bernuy devint un capitoul de la ville. A sa mort, sa splendide demeure, composée d’une partie gothique et d’une partie Renaissance, fut rachetée par trois capitouls pour y installer un Collège Jésuite devenu en 1764 le Collège Royal. Aujourd’hui ces bâtiments font partie du prestigieux lycée toulousain Pierre de Fermat.

Dans la cour Renaissance de l’Hôtel de Jean de Bernuy

Une particularité de cette cour Renaissance : ces étonnantes colonnes candélabres

Une remarquable voûte surbaissée ornée du portrait de Jean de Bernuy (à gauche) et de son épouse (à droite), surmontée de deux belles fenêtres Renaissance

Jean de Bernuy avait accumulé une telle fortune dans le commerce du pastel qu’il contribua à financer la rançon pour libérer le roi François Ier fait prisonnier à Pavie en 1525. Le roi de France vint rendre visite à Jean de Bernuy en 1533, lors de son passage à Toulouse.

Pour la première fois depuis l’Antiquité, on utilisa à Toulouse ces colonnes corinthiennes, au chapiteau à feuilles d’acanthe.

Le magnifique plafond à caissons de la voûte est ornée de sculptures florales.

Le seul caisson non floral représente l’architecte Louis Priva, qui édifia cette partie Renaissance du bâtiment, entre 1530 et 1537.

Dans les éléments décoratifs de cette cour Renaissance se trouvent des têtes de putti, ces angelots joufflus.

Si la partie Renaissance fut bâtie en pierres, ce qui était rare à Toulouse, dans la partie la plus ancienne, édifiée entre 1504 et 1520, on utilisa la brique.

Dans cette cour dite gothique, Jean de Bernuy confia au maçon Mérigo Cayla la construction de cette tour hexagonale haute de 26,5 mètres, symbole de la richesse du propriétaire, et que les Toulousains appellent la Tour Cayla.

Une fenêtre d’angle gothique

La petite tourelle accolée à la grande tour repose sur une trompe, une technique utilisée au château de Lavardens.

Un beau couloir en brique relie les deux cours.

La tour Cayla de l’Hôtel de Bernuy, vue de la rue Lakanal

Après l’Hôtel de Bernuy, notre guide nous amena au couvent des Jacobins, un joyau de l’art médiéval, construit en briques aux XIII-XIV siècles par l’ordre des frères prêcheurs. Cet ordre mendiant vivant au milieu des villes fut fondé à Toulouse en 1215 par Dominique de Guzmàn (1170-1221), plus connu sous le nom de Saint Dominique après sa canonisation en 1234 par le pape Grégoire IX. Son fondateur voulait lutter contre l’hérésie cathare en convertissant les foules par la prédication. L’ordre, qui obéit à la règle de Saint Augustin, est souvent désigné sous le nom de Dominicains ou de Jacobins (car le grand couvent dominicain de Paris se trouvait rue Saintt Jacques).

Vue sur l’abside et le clocher de l’église du couvent des Jacobins, construits en briques

Un joyau médiéval gothique construit en brique

A l’extérieur l’église dégage une austérité certaine.

Alors qu’à l’intérieur se dégagent la légèreté et la luminosité : c’est l’une des plus belles églises dominicaines d’Europe. Mesurant 80 mètres de long et 20 m de large, l’église dispose d’une double nef , chacune étant délimité par d’élégants piliers. Les religieux se tenaient dans la nef de gauche (côté couvent) alors que les laïcs venus écouter les prédications se tenaient dans la nef droite.

Depuis septembre 2018, l’église du couvent des Jacobins accueille ces sept néons de cristal aux couleurs de l’arc-en-ciel, une oeuvre créée par l’artiste Sarkis pour le Festival du Printemps de Septembre, une manifestation d’art contemporain qui se tient tous les deux ans à Toulouse. Plasticien turc, d’origine arménienne, né à Istanbul en 1938, Sarkis vit à Paris depuis 1964 et a intitulé son oeuvre « Mesure de la lumière ».

Vue sur l’arrière de l’église, dont les murs sont peints pour imiter la pierre de taille, de couleur claire, par opposition à la teinte de la brique extérieure.

L’abside de l’église avec sa colonne palmier, une prouesse architecturale et décorative. Lors des prédications, les étudiants de l’Université de Toulouse, fondée en 1229, se tenaient dans l’abside.

De la colonne palmier, haute de 28 mètres, partent 22 nervures.

Les 22 nervures de la colonne palmier, le joyau de l’église

Sous l’autel de l’église se trouvent les reliques de Saint Thomas d’Aquin (1225-1274) : en 1369, le pape Urbain V transféra les restes de ce dominicain, docteur en théologie, au couvent des Jacobins de Toulouse. Sous la Révolution après l’expulsion des religieux, les reliques furent transférées à l’église Saint Sernin et elles retournèrent dans l’église des Jacobins en 1974.

Le clocher octogonal de l’église vue du cloître du couvent

Mesurant 45 mètres de haut et composé de quatre étages en retrait, le clocher a perdu sa flèche détruite sous la Révolution. Ses baies géminées couvertes d’arc en mitre sont une création du gothique toulousain, utilisées pour la première fois dans le clocher de la basilique Saint Sernin.

Le cloître comprend 160 colonnettes décorées de chapiteaux végétaux. Deux galeries du cloître furent détruites lorsque le couvent devint une caserne militaire après la Révolution. Le cloître servit alors de manège pour les chevaux. Les galeries détruites furent reconstruites à l’identique au XXème siècle.

Dans les galeries du cloître on trouve des plates tombes des personnes qui s’y firent enterrer comme ici un maître chandelier, décédé en 1700.

Ouverte sur le cloître, la salle capitulaire, où se réunissaient les frères prêcheurs pour prendre les décisions importantes pour la vie de la communauté, sert aujourd’hui de salle de concert.

Donnant sur le cloître, la chapelle Saint Antonin fut édifiée par Dominique Grima, frère prêcheur et évêque de Pamiers. Des fresques de l’Apocalypse et de la vie de Saint Antonin, qui fut évêque de Pamiers, ornent les murs de la chapelle qui servit d’infirmerie aux chevaux lorsque l’armée occupait le couvent.

Des anges musiciens encadrent les épisodes de la vie de Saint Antonin.

Après la visite du couvent des Jacobins, notre guide nous emmena sur la place du Capitole pour visiter le bel Hôtel de Ville de Toulouse.

Elle nous fit passer sous les 29 arcades qui font face au Capitole, des arcades décorées depuis 1997 de fresques évoquant l’histoire de la ville et peintes par l’artiste Raymond Moretti (1931-2005).

Ce républicain espagnol et des éléments de l’oeuvre Guernica de Picasso pour rappeler que Toulouse accueillit en 1939 de nombreux républicains espagnols fuyant le franquisme.

Conseiller municipal de Toulouse de juillet 1890 à janvier 1893, Jean Jaurès fut maire adjoint de Toulouse délégué à l’Instruction publique. Il donna sa démission lorsqu’il fut élu député du Tarn dans la circonscription de Carmaux.

En route vers le Capitole, nous traversâmes la place ornée au sol depuis 1995 par une énorme croix occitane en bronze, oeuvre de Raymond Moretti. La croix occitane est une croix grecque à 4 branches, terminée chacune par 3 boules, le chiffre 12 se référant aux 12 apôtres. Cet emblème aurait été ramenée de croisade, à la fin du XIIème siècle par le comte Raymond VI de Toulouse. Dans l’oeuvre de Moretti, chaque boule est ornée d’un signe du zodiaque.

Au premier plan le signe du capricrone alors que le garçon s’est placé sur le signe du verseau.

Au centre de la façade néo-classique élevée entre 1750 et 1760 sur les plans de l’architecte Guillaume Cammas (1698-1777) se dresse cette entrée monumentale dont les 8 colonnes symbolisent les 8 capitouls, élus chaque année dans les 8 quartiers de la ville, qui dirigeaient la cité avant la Révolution. Ce pouvoir communal, accepté par le comte de Toulouse dès 1147, dura jusqu’en 1790. Les capitouls firent édifier une première maison commune dans ce secteur dès le XIIème siècle : avec le temps, d’autres bâtiments virent le jour pour former un enclos communal, siège de ce pouvoir des capitouls. Cet enclos disparut avec les travaux des XVIII-XIXème siècle et il n’en reste aujourd’hui que la tour des archives, devenu le donjon du Capitole après la rénovation de Viollet-le-Duc, et la cour Henri IV.

Le fronton, dans lequel fut ajouté à la fin du XIXème siècle l’emblème de la République française, est surmonté de deux anges tenant les armoiries du royaume de France, avec les fleurs de lys. A gauche, une allégorie de la Justice et à droite celle de la Force.

Nous voici dans la cour Henri IV du Capitole, une cour édifiée entre 1602 et 1607 sur les plans de Pierre Souffron et qui porte ce nom car Henri IV aida les capitouls à financer ces travaux : la porte du fond donne accès au square de Gaulle située derrière le Capitole.

Les murs de cette cour sont ornés des blasons des capitouls et disposent de belles fenêtres à meneaux au dessus desquelles figure la lettre H en l’honneur du roi Henri IV.

Pour accéder au square, il faut passer sous cette belle porte Renaissance, en pierres, sculptée par le grand artiste toulousain Nicolas Bachelier (1500-1557). Elle se trouvait à l’origine à l’entrée du petit consistoire, la salle de réunion des capitouls située dans la tour des archives et fut placée ici lors de la construction de la cour Henri IV.

Dans le décor sculpté par Geoffroy Jarry en 1561 surmontant la porte se trouve l’emblème de Toulouse : l’agneau pascal tenant la croix occitane avec ses douze boules, symboles de la foi chrétienne, à droite, la basilique Saint Sernin, à gauche, le château comtal, et au-dessus les fleurs de lys symbole de l’entrée du comté de Toulouse dans la couronne de France en 1271.

Au sommet de la porte fut placée en 1607 cette statue du roi Henri IV, entourée des 8 blasons des capitouls. Cette oeuvre de Thomas Heurtetamatte, en marbre polychrome, représente le bon roi Henri IV en armure, coiffé d’une couronne de laurier. C’est la seule statue du roi à avoir été sculptée de son vivant et l’inscription latine, postérieure à 1607 loue le bon monarque en ces termes : « Vivant le peuple entier l’aima, il le pleura quand il fut enlevé, la postérité ne cessera de l’aimer ».

Au pied du grand escalier qui mène aux grandes salles d’apparat aménagées au XIXème siècle, le buste de Jean Jaurès qui fut adjoint au maire de Toulouse de 1890 à 1893.

Sur le palier les peintures annoncent les salles prestigieuses qui attendent le visiteur, dont la salle Henri Martin décorée de dix toiles de grande taille de ce peintre né à Toulouse .

Dans la salle Henri Martin, les toiles de ce peintre post-impressionniste (1860-1943) portent sur deux thèmes : les saisons et les bords de la Garonne. Voici la toile intitulée « L’été ».

Voici une toile de la série les bords de la Garonne : on reconnaît sur l’autre rive l’église de la Daurade. Dans cette oeuvre intitulée « Les rêveurs », Martin a représenté des membres de sa famille et des amis dont Jean Jaurès, coiffé d’un canotier.

Jean Jaurès, au premier plan, peint par Henri Martin

La Salle des Illustres qui mesure 60 mètres de long et 9 de large donne sur la place du Capitole. Réalisée à la fin du XIXème siècle par l’architecte Paul Pujol (1848-1926), elle est décorée d’oeuvres d’une vingtaine d’artistes mettant en scène des épisodes glorieux de la ville rose et la défense de la patrie.

Le plafond est orné de cette oeuvre de 1897 du peintre Jean-André Rixens (1846-1925) intitulée « Toulouse coopérant à la défense nationale ».

Le mur Nord de la Salle des Illustres est orné de cette toile de Benjamin Constant (1845-1902) intitulée « L’entrée du pape Urbain II » : en 1096, le souverain pontife vint à Toulouse pour appeler le comte de Toulouse à participer à la première croisade.

La partie Sud de la Salle des Illustres est utilisée pour les mariages.

Cette toile de Jean-Paul Laurens (1838-1921), intitulée « La défense de Toulouse », évoque un épisode la croisade des Albigeois : lors du siège de Toulouse par les croisés, en 1218, leur chef , Simon de Montfort fut tué par un tir de catapulte.

Cette toile de Jean-André Rixens rend hommage aux artilleurs de la garde mobile de Toulouse. Durant la guerre de 1870, ils firent partie de la garnison de la citadelle de Belfort qui résista jusqu’au bout aux Prussiens. Il les représente quittant la ville sous les honneurs des soldats prussiens .

Après la visite de l’Hôtel de Ville de Toulouse, il nous resta la dernière étape, la basilique Saint Sernin où repose le saint patron de la ville, son premier évêque, Saturnin, plus connu sous le nom de Sernin, dont la fête tombe le 29 novembre. Comme nous étions en fin de journée la visite fut très courte.

La rue du Taur relie la place du Capitole à la basilique Saint Sernin.

Dans la rue du Taur se dresse l’église Notre-Dame du Taur, avec son célèbre clocher-mur. Edifiée aux XIV-XVème siècle, elle remplaça un lieu de culte plus ancien en lien avec le martyr de Saturnin. Ce premier évêque de Toulouse fut tué sur la place du Capitole et son corps fut attaché à un taureau qui le traînait dans les rues. La dépouille du martyr se détacha au niveau de cette église du Taur (taur mot occitan dérivé de taureau).

La basilique Saint Sernin, construite aux XI-XIIème siècle est une des plus grandes églises romanes d’Europe, avec la cathédrale de Spire en Allemagne. Comme l’église des Jacobins elle possède un clocher octogonal avec ses baies géminées couvertes d’arc en mitre, mais sa flèche a été conservée.

Après avoir franchi une première porte, vestige de l’enceinte Renaissance qui entourait la basilique, nous entrâmes par la porte dite Miegeville.

D’où vient cette expression Miegeville ? La porte s’appelle ainsi car elle est tournée vers la rue du Taur, vers le Capitole, vers le centre ville (« miejo vilo » signifie centre ville en occitan).

La porte Miegeville est la seule à présenter un tympan sculpté sans doute car c’était l’entrée la plus utilisée par les fidèle qui venaient du centre ville par la rue du Taur.

Le tympan représente l’Ascension du Christ, soutenu par les anges. Sur le linteau, encadrés par deux personnages ailés présentant un manuscrit, les 12 apôtres ont les yeux tournés vers le Christ.

Parmi les apôtres levant la tête, on identifie bien Saint Pierre tenant les clés. du paradis.

Le nef de l’église Saint Sernin

Le tombeau de Saint Saturnin se trouve sous ce baldaquin baroque installé au XVIIIème siècle.

Le bas-relief en plomb doré de l’autel évoque le martyr de Saint Saturnin : un taureau emmène son corps .

Avec ses nombreuses chapelles rayonnantes autour du choeur, la basilique Saint Sernin était une grande église de pèlerinage, un passage obligé pour les jacquets, en route vers Compostelle, qui venaient se recueillir sur les reliques de Saint Saturnin.

Sur le chemin du retour, une trace des nombreuses manifestations de gilets jaunes qui eurent lieu à Toulouse : un gilet jaune sur la statue de Jeanne d’Arc, située Place Jeanne d’Arc.

Avec le bus nous longeâmes le canal de Brienne, bordé de platanes.

Construit entre 1765 et 1776 pour relier directement le canal du Midi au coeur de la ville de Toulouse, il prit le nom du cardinal Loménie de Brienne, archevêque de Toulouse. En effet, le canal du Midi qui assurait la liaison avec la Méditerranée , construit sous Louis XIV, rejoignait la Garonne légèrement en aval de la vieille ville de Toulouse.

Lundi 9 septembre : l’élevage de toros à Bars et la bastide de Bassoues

L’élevage de taureaux de combat, les toros, à Bars

Le lundi matin, nous avions au programme la visite de l’élevage de taureaux de combat développé à Bars, près de Mirande, par Jean-Louis Darré, descendant d’une famille d’agriculteurs sur six générations. Suite à la visite, le repas était prévu sur place.

Dès l’entrée dans l’exploitation, une sculpture de taureau accueille le visiteur.

Dès l’arrivée, le café nous fut offert.

Jean-Louis Darré nous raconta son histoire et nous fit partager sa passion. Sur l’exploitation familiale, il poursuivit d’abord l’élevage de vaches à viande. Très vite attiré par la tauromachie, il fréquentait régulièrement les arènes de Vic-Fezensac et se lie d’amitié avec un torero de Vic, Michel Lagravère. Le torero le convainc de devenir son porte-épée et les deux hommes fréquentent les arènes françaises et espagnoles. Ses amis du monde de la tauromachie le poussent à se lancer dans l’élevage de taureaux de combat et en 1992 il franchit le pas. Il abandonne l’élevage de vaches à viande pour celui des toros et lance sa Ganaderia de l’Astarac (ganadaria, mot espagnol pour l’élevage – l’Astarac, nom de l’ancienne région gasconne où se situe Mirande). Ses bêtes livrent leur premier combat en 1997 dans les arènes d’Aignan. En 2001, il lance un deuxième élevage à base de races espagnoles, qu’il appelle Ganaderia de Camino de Santiago. Il choisit cette dénomination du chemin de Saint Jacques car les terres sur lesquelles pâturent ces bêtes sont traversées par le chemin de Saint Jacques de Compostelle. Il construit aussi une petite arène et organise des visites pour touristes avec possibilité de se restaurer sur place. Son exploitation s’étend sur près de 300 hectares et repose sur un élevage extensif qui compte près de 500 bêtes. Depuis 2016, il vend aussi ses bêtes de combat en Espagne.

L’affiche de la première sortie en arènes des toros de l’Astarac, élevés par Jean-Louis Darré. Il s’agissait d’une novillada, une corrida pour jeunes taureaux et jeunes toreros, sans picador, qui avait lieu à Aignan le 30 mars 1997 à 11h 00.

La première sortie en Espagne à Zalamea la Real, en Andalousie, des toros gersois du Camino de Santiago, lors de cette corrida de septembre 2016.

La visite de l’exploitation se poursuivit en tracteur.

En route pour voir les toros !

« Là-bas, je les vois ! »

Jean-Louis Darré poursuivit ses explications sur l’élevage du toro.

La visite se termina par les arènes, d’un diamètre de 32 mètres : comme toutes les arènes elle dispose de plusieurs burladeros (la protection de bois où se réfugie le torero) et d’un petit lieu de prière.

Le burladero de droite est orné de la croix occitane à 12 boules, alors que celui de gauche est orné des symboles des deux élevages : la coquille Saint Jacques pour la ganadaria de Camino de Santiago, commencée en 2001, et pour la ganadaria de l’Astarac, fondée en 1992, la lettre D dans laquelle se dessinent l’épée et le chapeau de D’Artagnan le plus célèbre des Gascons.

Derrière le burladero notre chanteuse Brigitte et notre chauffeur Romuald.

Naissance tardive d’une vocation de torero

Le petit oratoire de l’arène est dédié à Notre-Dame de l’Espérance.

Place à l’excellent apéritif servi aux visiteurs avec 7 tapas différents

Le repas composé d’une parillada de viandes accompagnée de salades fut servi dans une ancienne étable aménagée en salle de restauration.

Les murs de la salle sont couverts d’affiches de corrida.

L’affiche de la corrida de Vic Fezansac de 1966 : la corrida de Vic se tient toujours sur le week-end de la Pentecôte.

L’affiche de la corrida de Vic Fezansac de 2001

Dans les arènes de Vic, en 2008, ce piquador pique un toro de la ganaderia de l’Astarac.

Après le repas, place à une petite démonstration de maniement de la cape

Les fers pour marquer les toros : celui de l’Astarac (le D avec l’épée et le chapeau de D’Artagnan) et celui de Camino de Santiago (la coquille de Saint Jacques).

La bastide de Bassoues

Comme nous avions passé plus de temps que prévu à Bars auprès de Jean-Louis Darré, la visite à Bassoues fut très courte.

En 1295, l’archevêque d’Auch, Amanieu II d’Armagnac décida « seul et de son plein gré » de fonder ici, sur ses terres de Bassoues, un village neuf, une bastide. Son plan est dit en arête de poisson car au sommet de cette crête, les maisons furent construites de part et d’autres de la rue unique.

Vue sur la bastide prise du haut du donjon : on distingue bien la rue principale avec à gauche l’église Notre-Dame de la Nativité et enjambant la rue principale son énorme halle où se déroulait un marché hebdomadaire et quatre foires annuelles.

Entre 1356 et 1371, Arnaud Aubert, neveu du pape Innocent VI et archevêque d’Auch, décida de fortifier la bastide et fit construire un château avec un énorme donjon. Cette tour, haute de 43 mètres fut la première construction du Gers à être classée monument historique en 1841.

Le donjon carré mesure 8 mètres de côté et chaque étage est souligné par un larmier, un cordon de pierres.

Les salles du donjon servent de salles d’exposition en été.

Elles offrent de belles voûtes sur croisées d’ogives.

Dans la clé de voûte, Arnaud Aubert, le bâtisseur du donjon, fit placer ses armoiries : un lion et trois coquilles.

Un élément qui compta aussi dans la décision d’édifier cette bastide ici sur cette crête fut la présence un peu en contrebas d’un grand lieu de pèlerinage fondé au Xème siècle et consacré à Saint Fris. Au VIIIème siècle, Fris, fils de Radbod, duc des Frisons et d’une fille de Charles Martel, participa avec son oncle à repousser les Sarrazins qui, venus d’Espagne, avaient envahi le royaume des Francs. La légende raconte que Fris en pourchassant les Sarrazins aurait été mortellement blessé par une flèche près de Bassoues. Ses compagnons l’enterrèrent sur place et au Xème siècle des paysans découvrirent sa sépulture en observant une vache qui allait lécher tous les jours une pierre, sans prendre d’autre nourriture. On creusa à cet endroit et on trouva le corps de Fris et aussitôt une fontaine miraculeuse sortit de son tombeau près de laquelle on édifia une chapelle. La légende raconte que les paysans voulurent transférer le corps du saint dans leur église mais plusieurs paires de boeufs ne purent ébranler le char. On attela alors la vache qui avait découvert le tombeau et elle emmena le char avec la dépouille de Fris jusqu’à un endroit où elle refusa de continuer. C’est là que fut construite une église pour recueillir les reliques du saint et ce lieu de pèlerinage attira de plus en plus de pèlerins, amenant une extension de l’église primitive qui devint une basilique.

Vue sur la basilique Saint Fris, prise du sommet du donjon.

La basilique Saint Fris.

Au XVIIème siècle, comme le château d’Arnaud Aubert menaçait ruine, Henri de la Mothe-Houdancourt, archevêque d’Auch de 1622 à 1684, fit le construire ce bâtiment rectangulaire à un étage flanqué de deux tourelles à toit en poivrière.

Ainsi se termina ce très riche séjour dans le Gers qui appelle à être reconduit et le lendemain ce fut le retour à Rixheim.

Un pigeonnier du Lot pris en photo lors d’un arrêt sur le chemin du retour

Excursions

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