Le dimanche 17 juin 2018, nous étions à 39 personnes pour découvrir en Forêt-Noire la brasserie de Rothaus, la plus haute d’Allemagne à 1 000 m d’altitude, puis la petite cité de Sankt Blasien, née autour du monastère bénédictin qui est à l’origine de la brasserie de Rothaus.
En 1791, le prince-abbé (Fürstabt) de l’abbaye bénédictine de Sankt Blasien, Martin II Gerbert, décida de fonder une brasserie, au milieu de ses possessions, près de l’auberge « Zum Rothen Haus » que le monastère venait d’acquérir en 1766. Située sur la route Seebrugg-Grafenhausen, cette auberge portait ce nom en référence à son fondateur, la famille patricienne von Roth, originaire de Schaffhausen. Dès 1792, eut lieu le premier brassage de la bière, une boisson qui repose sur le mélange orge, eau, houblon, selon une recette règlementée en 1516.
Martin Gerbert von Hornau (1720-1793), prince-abbé de Sankt-Blasien de 1764 à 1793 sous le nom de Martin II Gerbert : il décida de créer une brasserie près de l’auberge « Zum Rothen Haus » .
En 1806, suite à la fermeture de l’abbaye et à la sécularisation de ses biens par le Grand-Duc de Bade, Karl Friedrich, la brasserie devint la propriété de l’Etat, sous le nom de « Grossherzoglich Badische Staatsbrauerei Rothaus ». Elle fut agrandie en 1842-46, puis transformée en 1903-05 : ce chantier fut interrompu par un incendie en 1904 et il fallut reconstruire quelques bâtiments.
Avec la sécularisation de 1806, la brasserie fondée en 1791, devint une entreprise d’Etat, possession du Grand Duché de Bade, rénovée en 1903-05.
Aujourd’hui, les murs de la brasserie portent la mention de la reconstruction de 1904.
Après la disparition du Grand-Duché de Bade en 1918, la brasserie devin, en 1922, une société par actions, dont le seul actionnaire était l’Etat de Bade, sous le nom de « Badische Staatsbrauerei Rothaus A G« . Aujourd’hui l’actionnaire unique est toujours le Land de Bade-Wurtemberg et la brasserie Rothaus emploie 250 salariés qui produisent 1 million d’hectolitres de bière par an, générant un chiffre d’affaires de 75 millions d’euros. Les 90%de la production sont écoulés dans le Bade-Wurtemberg.
L’aspect actuel de la brasserie de Rothaus.
La visite guidée de la brasserie débuta par un petit film qui nous fit découvrir l’entreprise et sa mascotte Biergit Kraft. Cette jeune habitante blonde de Forêt-Noire, en costume traditionnel, buvant sa bière, fut imaginée en 1956 par le directeur de l’époque, Edwin Nägele, qui suggéra aussi d’appeler les petites bouteilles de bière de 33 cl du nom de « Tannenzäpfle« , en référence aux pommes de pin des sapins de la Forêt-Noire. Hans Pfender, directeur de 1964 à 1992 modernisa le design de l’étiquette de la bouteille, avec une Biergit plus stylisée. Le nom de cette jeune fille repose sur un jeu de mots dans le dialecte local, vantant les qualités de la bière : « Bier git Kraft » (Bier gibt Kraft – la bière donne la force) d’où le nom de Biergit Kraft.
La bouteille du Tannenzäpfle avec l’étiquette imaginée en 1956.
Les bouteilles actuelles du Tannenzäpfle, avec la nouvelle étiquette.
Biergit Kraft, la mascotte de la brasserie Rothaus.
La visite se poursuivit par un circuit dans les différents bâtiments, avec les installations de brassage, la chaîne de mise en bouteille, …. le tout dans un état de propreté impeccable.
En route vers les installations de brassage.
Le brassage consiste à mélanger la farine de malt, obtenue à partir de l’orge (parfois aussi un peu de blé) avec de l’eau, mélange auquel, après cuisson, sera ajouté du houblon.
Tout est question de dosage.
Les emplacements des 7 sources protégées qui alimentent la brasserie en eau.
Les chaînes de mise en bouteille de la bière traitent 55 000 unités par heure.
Aujourd’hui toutes les phases sont pilotées par ordinateur, dans cette salle aux belles cuves de brassage en cuivre, véritables pièces de musée.
Après la visite un excellent repas fut servi au restaurant de la brasserie, bien sûr avec de la bonne bière Rothaus.
Et dans la salle du restaurant, on retrouve Biergit Kraft.
Avant de quitter la brasserie, un petit tour à la boutique où s’alignent les Tannenzäpfle aux différentes couleurs en fonction du type de bière.