La Société d’Histoire de Rixheim vient de publier son bulletin n°30 (année 2015), largement consacré à la commémoration de la 1ère guerre mondiale.
Ce bulletin N°30 entame la commémoration du centenaire de la Grande Guerre, dont il reste encore un témoin, en la personne du doyen de Rixheim, Joseph Sutter, âgé de 107 ans, qui a assisté à la bataille qui s’est déroulée à Rixheim dans la soirée du 9 au 10 août 1914.
Son témoignage trouve donc sa place dans ce numéro qui débute par une évocation des six premiers mois de l’année 1914 à Rixheim, de ce passage de la paix à la guerre. Dans cet article, Christian Thoma dresse un portrait sociologique de Rixheim en 1914, évoque les élections municipales de mai 1914 qui permirent à Yvan Reymann, maire depuis 1902, d’être réélu et ainsi de devoir diriger la commune pendant toute la durée de la guerre. Après avoir présenté les obligations militaires en vigueur dans l’armée du kaiser, à la veille du conflit, l’auteur aborde ces journées tragiques qui précipitèrent l’Europe dans la guerre, entre le 28 juillet et le 4 août 1914.
Dans un article très documenté et très détaillé, Jean-Paul Blatz plonge le lecteur dans les combats qui eurent lieu à Rixheim le 9 août 1914, dans le cadre de la contre-attaque allemande lancée depuis la forêt de la Hardt, pour reprendre Mulhouse aux Français. Dans son article, il cite souvent le témoignage du Rixheimois Victor Schaller, qui a rédigé une chronique des années de guerre, publiée par la Société d’Histoire dans les bulletins N° 6 et 7. Grâce à ses recherches, Jean-Paul Blatz a pu retrouver l’identité de la plupart des soldats morts à Rixheim ( 46 morts du côté français et 93 du côté allemand). D’abord enterrés sur place, dans des tombes qui se situaient rue Wilson et rue d’Ottmarsheim, certains de ces soldats furent transférés dans les années 1920 dans des cimetières militaires (à Illfurth pour les Allemands, et à Altkirch pour les Français).
Avec l’accord de ses descendants, le bulletin contient également le témoignage de Dominique Richert, originaire de Saint-Ulrich. Né en 1893, il effectua, en 1913, à l’âge de ses 20 ans, son service militaire au 4. Badisches Infanterie Regiment -Prinz-Wilhelm- N. 112 dans l’armée impériale, en garnison à Mulhouse. Dominique Richert connut son baptême du feu à Rixheim. Après la guerre, il rédigea ses souvenirs, publiés, après sa mort, d’abord en langue allemande sous le titre « Beste Gelegenheit zum Sterben » (en 1989), puis en langue française, en 1994, sous le titre » Cahiers d’un survivant,un soldat dans l’Europe en guerre 1914-1918″.
Yves Schlienger, en collaboration avec Benoît Meyer, a consulté les archives de la commune pour s’intéresser aux victimes de 1914 et 1915, qui figurent sur le Monument aux Morts. Grâce à sa collecte d’informations, les soldats de Rixheim, morts en 1914 et en 1915 ne se limitent plus à un simple nom. Si la grande majorité sont tombés dans les rangs de l’armée du Kaiser, aussi bien sur le front ouest que sur le front russe, certains d’entre eux sont tombés sous l’uniforme français.
Dans un article passionnant, grâce aux données trouvées aux archives de Karlsruhe, Benoît Meyer fait revivre au lecteur la tragédie des fusillés de 1915, exécutés à la lisière de la forêt de la Hardt, à l’Ile-Napoléon, après avoir été condamnés pour espionnage, par les autorités allemandes : Alfred Meyer (1877-1915), né à Mulhouse, Jules Théophile Adam (1862-1915), né à Réguisheim, Marie Gustave Lettermann ( 1862-1915) né à Mulhouse, et Victor Binder ( 1873- 1915), né à Kruth. Leur sacrifice est évoqué par un monument qui se dresse à l’entrée de la forêt.
René Tessier évoque rapidement les durs combats du Vieil-Armand qui ont aussi marqué cette année 1915, et dont la fureur des combats se faisait entendre jusqu’à Rixheim, comme le relate Joseph Sutter.
Lionel Luttenbacher présente l’histoire de l’aérodrome de Rixheim-Habsheim, et Véronique Rigo nous livre son plaidoyer pour notre langue alsacienne, et sur les pages intérieures de couverture, le lecteur retrouvera le jeu « Connaissez-vous Rixheim ? « .
Voici le sommaire précis de ce bulletin, qui comprend 110 pages:
–Rixheim en 1914, de la paix à la guerre, Christian Thoma (3 à 22)
–La bataille de Rixheim du 9 août 1914 et ses conséquences, Jean-Paul Blatz (23 à 49)
–Les militaires enterrés à Rixheim, après la bataille, Jean-Paul Blatz (50 à 59)
–La bataille de Rixheim racontée par Dominique Richert (61 à 66)
–Joseph Sutter, 107 ans, témoin de la Grande Guerre, Christian Thoma (67 à 70)
–Les soldats de Rixheim, morts en 1914 et en 1915, Yves Schlienger (71 à 80)
–Poesie gedecht im Elsass vu 1914 bis 1918, Véronique Rigo (page 81)
–Les fusillés de la Hardt de 1915, Benoît Meyer (83 à 101)
–Les combats du Vieil Armand, René Tessier (103 à 104)
–L’aérodrome de Rixheim-Habsheim, Lionel Luttenbacher (105 à 109)
–L’excursion 2014 et l’inauguration du parcours historique (page 110)
Ce bulletin, en voie de distribution aux membres, peut s’acquérir au prix de 15 euros auprès du bureau de tabac Ferflamm, Avenue de Gaulle, à Rixheim, ou être commandée en utilisant la messagerie.