SORTIE DU BULLETIN 2015

  La Société d’Histoire de Rixheim vient de publier son bulletin n°30 (année 2015), largement consacré à la commémoration de la 1ère guerre mondiale.

img788Ce bulletin N°30 entame la commémoration du centenaire de la Grande Guerre, dont il reste encore un témoin, en la personne du doyen de Rixheim, Joseph Sutter, âgé de 107 ans, qui a assisté à la bataille qui s’est déroulée à Rixheim dans la soirée du 9 au 10 août 1914.

Joseph Sutter, né en 1908, pensionnaire de l'EHPAD Saint Sébastien depuis 2012, a fêté en 2015 ses 107 ans.

Joseph Sutter, né en 1908, pensionnaire de l’EHPAD Saint Sébastien depuis 2012, a fêté, en 2015, ses 107 ans.

Son témoignage trouve donc sa place dans ce numéro qui débute par une évocation des six premiers mois de l’année 1914 à Rixheim, de ce passage de la paix à la guerre. Dans cet article, Christian Thoma dresse un portrait sociologique de Rixheim en 1914,  évoque les élections municipales de mai 1914 qui permirent à Yvan Reymann, maire depuis 1902, d’être réélu et ainsi de devoir diriger la commune pendant toute la durée de la guerre. Après avoir présenté les obligations militaires en vigueur dans l’armée du kaiser, à la veille du conflit, l’auteur aborde ces journées tragiques qui précipitèrent l’Europe dans la guerre, entre le 28 juillet et le 4 août 1914.

Yvan Reymann (1863-1921), maire de Rixheim de 1902 à 1919.

Yvan Reymann (1863-1921), maire de Rixheim de 1902 à 1919.

Les Alsaciennes de Rixheim lors du premier Elsasserfest organisé par le Cercle Saint-Léger, le 13août 1913. La seconde édition devait se dérouler le dimanche 9 août 1914, mais ce jour-là, Rixheim fut le théâtre d'une sanglante bataille.

Les Alsaciennes de Rixheim, photographiées  lors du premier Elsasserfest organisé par le Cercle Saint-Léger, le 13 août 1913. La seconde édition devait se dérouler le dimanche 9 août 1914, mais ce jour-là, Rixheim fut le théâtre d’une sanglante bataille. La fête n’eut jamais lieu.

Dans un article très documenté et très détaillé, Jean-Paul Blatz  plonge le lecteur dans les combats qui eurent lieu à Rixheim le 9 août 1914, dans le cadre de la contre-attaque allemande lancée depuis la forêt de la Hardt, pour reprendre Mulhouse aux Français. Dans son article, il cite souvent le témoignage du Rixheimois Victor Schaller, qui a rédigé une chronique des années de guerre, publiée par la Société d’Histoire dans les bulletins N° 6 et 7. Grâce à ses recherches, Jean-Paul Blatz a pu retrouver l’identité de la plupart des soldats morts à Rixheim ( 46 morts du côté français et 93 du côté allemand). D’abord enterrés sur place, dans des tombes qui se situaient rue Wilson et rue d’Ottmarsheim, certains de ces soldats furent transférés dans les années 1920  dans des cimetières militaires (à Illfurth pour les Allemands, et à Altkirch pour les Français).

Une représentation fantaisiste de la bataille autour de Mulhouse, représentant la retraite précipitée des Français chassés de Rixheim, après de durs combats de rue.

Une représentation fantaisiste de la bataille autour de Mulhouse, représentant « la retraite précipitée des Français chassés de Rixheim, après de durs combats de rue ».

Les tombes militaires de la rue d'Ottmarsheim, avec ses fosses communes.

Les tombes militaires de la rue d’Ottmarsheim, avec les fosses communes.

Le cimetière militaire française d'Altkirch, où reposent depuis 1924 des soldats tombés à Rixheim.

Le cimetière militaire française d’Altkirch, où reposent, depuis 1924, des soldats tombés à Rixheim.

Le cimetière militaire allemand d'Illfurth, où reposent depuis 1920 des soldats tombés à Rixheim.

Le cimetière militaire allemand d’Illfurth, où reposent, depuis 1920, des soldats tombés à Rixheim.

Avec l’accord de ses descendants, le bulletin contient également le témoignage de Dominique Richert, originaire de Saint-Ulrich. Né en 1893, il effectua, en 1913, à l’âge de ses 20 ans, son service militaire au 4. Badisches Infanterie Regiment -Prinz-Wilhelm-  N. 112 dans l’armée impériale, en garnison à Mulhouse. Dominique Richert connut son baptême du feu à Rixheim. Après la guerre, il rédigea ses souvenirs, publiés, après sa mort, d’abord en langue allemande sous le titre « Beste Gelegenheit zum Sterben » (en 1989), puis en langue française, en 1994, sous le titre  » Cahiers d’un survivant,un soldat dans l’Europe en guerre 1914-1918″.

Dominique Richert, soldat au 4. Badisches Infanterie Regiment qui connut son baptême du feu à Rixheim, le 9 août 1914.

Dominique Richert, originaire de Saint-Ulrich, dans la vallée de la Largue, soldat au 4. Badisches Infanterie Regiment qui connut son baptême du feu à Rixheim, le 9 août 1914.

Yves Schlienger, en collaboration avec Benoît Meyer, a consulté les archives de la commune pour s’intéresser aux victimes de 1914 et 1915, qui figurent sur le Monument aux Morts. Grâce à sa collecte d’informations, les soldats de Rixheim, morts en 1914 et en 1915 ne se limitent plus à un simple nom. Si la grande majorité sont tombés dans les rangs de l’armée du Kaiser, aussi bien sur le front ouest que sur le front russe, certains d’entre eux sont tombés sous l’uniforme français.

Albert Blatz, né le 27 avril 1884 à Heidolsheim, installé à Rixheim en 1909, marié et père de deux enfants, mourut le 14 juillet 1915 à Lipnniki, sur le front est.

Albert Blatz, né le 27 avril 1884 à Heidolsheim, installé à Rixheim en 1909, marié et père de deux enfants, mourut  le 14 juillet 1915 à Lipnniki, sur le front est.

Désiré Frey, né à Rixheim le 22 mai 1893, est enrôlé en septembre 1914 dans les rangs du 2ème Oberelsässiches Landsturmbataillon à Bamberg, puuis affecté au 2ème Pommersches Grenadier Regiment N.9 et fut tué le 29 juin 1915 à Podgrodzie (Pologne).

Désiré Frey (tout à droite de la photo), né à Rixheim le 22 mai 1893, fut enrôlé en septembre 1914 dans les rangs du 2ème Oberelsässiches Landsturmbataillon stationné à Bamberg, puis affecté au 2ème Pommersches Grenadier Regiment N.9 et fut tué le 29 juin 1915 à Podgrodzie (Pologne).

Le cimetière militaire de Beuvraignes, dans la Somme, où repose Albert Gnaedinger, né à Rixheim le 20 février 1899 et mort le 27 août 1915, dans les rangs du 92ème Régiment d'Infanterie.

Le cimetière militaire de Beuvraignes, dans la Somme, où repose Albert Gnaedinger, né à Rixheim le 20 février 1899 et mort le 27 août 1915, dans les rangs du 92ème Régiment d’Infanterie.

Dans un article passionnant, grâce aux données trouvées aux archives de Karlsruhe, Benoît Meyer  fait revivre au lecteur la tragédie des fusillés de 1915, exécutés à la lisière de la forêt de la Hardt, à l’Ile-Napoléon, après avoir été condamnés pour espionnage, par les autorités allemandes : Alfred Meyer (1877-1915), né à Mulhouse,  Jules Théophile Adam (1862-1915), né à Réguisheim, Marie Gustave Lettermann ( 1862-1915) né à Mulhouse, et Victor Binder ( 1873- 1915), né à Kruth. Leur sacrifice est évoqué par un monument qui se dresse à l’entrée de la forêt.

Alfred Meyer (1877-1915)

Alfred Meyer (1877-1915)

René Tessier évoque rapidement les durs combats du Vieil-Armand qui ont aussi marqué cette année 1915, et dont la fureur des combats se faisait entendre jusqu’à Rixheim, comme le relate Joseph Sutter.

Lionel Luttenbacher présente l’histoire de l’aérodrome de Rixheim-Habsheim, et Véronique Rigo nous livre son plaidoyer pour notre langue alsacienne, et sur les pages intérieures de couverture, le lecteur retrouvera le jeu « Connaissez-vous Rixheim ? « .

Voici le sommaire précis de ce bulletin, qui comprend 110 pages:

Rixheim en 1914, de la paix à la guerre, Christian Thoma (3 à 22)
La bataille de Rixheim du 9 août 1914 et ses conséquences, Jean-Paul Blatz  (23 à 49)
Les militaires enterrés à Rixheim, après la bataille, Jean-Paul Blatz (50 à 59)
La bataille de Rixheim racontée par Dominique Richert (61 à 66)
Joseph Sutter, 107 ans, témoin de la Grande Guerre, Christian Thoma (67 à 70)
Les soldats de Rixheim, morts en 1914 et en 1915, Yves Schlienger (71 à 80)
Poesie gedecht im Elsass vu 1914 bis 1918, Véronique Rigo (page 81)
Les fusillés de la Hardt de 1915, Benoît Meyer (83 à 101)
Les combats du Vieil Armand, René Tessier (103 à 104)
L’aérodrome de Rixheim-Habsheim, Lionel Luttenbacher (105 à 109)
L’excursion 2014 et l’inauguration du parcours historique (page 110)

Ce bulletin, en voie de distribution aux membres, peut s’acquérir au prix de 15 euros auprès du bureau de tabac Ferflamm, Avenue de Gaulle, à Rixheim, ou être commandée en utilisant la messagerie.

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