Le mardi 27 août nous partîmes pour l’écomusée de Cloppenburg, où nous pûmes découvrir à travers une riche visite guidée ces fermes- halles de cette région du nord de l’Allemagne, ainsi que d’autres bâtiments remarquables et dignes d’être conservés dans le souci de sauvegarder le patrimoine des générations qui nous ont précédé.

C’est dans cette ferme de 1793 que nous découvrîmes ces fermes-halles d’un seul tenant regroupant bêtes et hommes.

L’avant du bâtiment-halle était occupé par les bêtes qui y apportaient leur chaleur et les hommes étaient installés au fond.

La plus petite construction de l’écomusée, celle où dormait le valet chargé de surveiller les prairies où séchait le lin. L’auvent était prévu pour abriter le chien.

Le linteau à l’entrée des fermes appelle à la protection divine, comme sur cette poutre de 1747 où on retrouve l’inscription « Jésus sauveur de l’Humanité ».

La petite église, datant de 1699 et transplantée ici en 1977. Aucune messe ne peut y être célébrée car elle n’a pas été consacrée suite à ce transfert.

Le président de la SHR, enseignant en histoire-géo, retrouve vite ses marques au bureau du maître d’école.

La petite école, datant de 1751, d’une superficie de 24 m2 et qui pouvait accueillir jusqu’à 60 élèves.

Le restaurant de l’écomusée est installé dans cette ferme de la fin du XVIII siècle. Les croisillons sur le pignon symbolisent la protection et la longévité.
Après Cloppenburg, nous prîmes la route de Goldenstedt et marquâmes un arrêt à Visbek pour découvrir des sépultures mégalithiques, élevées entre 3400 et 2800 avant Jésus-Christ.

Cette chambre mortuaire mesurait 9m50 sur 2 m et seule la partie occidentale a gardé sa pierre supérieur, lui donnant cette allure de dolmen.

Cet espace de près de 104 m de long, délimité par 130 blocs, comportait une chambre funéraire de 10 m de long.
Cet ensemble est appelé « Visbeker Brautigam », ( le fiancé de Visbek), le plus imposant d’Allemagne du Nord. On accédait à la chambre mortuaire par un couloir entièrement recouvert de pierres et de terre. Son nom fait écho à un autre groupe de mégalithes, situé à 4 km, dénommé « Visbeker Braut (la fiancée de Visbek) : une légende raconte qu’une jeune fille malheureuse de devoir épouser celui qu’elle n’aimait pas, préféra se figer en blocs de pierres, au moment de partir aux noces.
Après cette approche mégalithique nous rejoignîmes les tourbières de Goldenstedt, le « Goldenstedter Moor » où nous eûmes droit à une visite guidée en petit train, avec le « Moor Express ».

Notre guide nous expliqua le lent processus qui aboutit à ce que ces étendues d’eau soient gagnées par les touffes herbeuses qui généreront la tourbe.
Après une pause pâtisserie, où nous pûmes déguster la spécialité locale des Buchweizenpfannenkuchen, les crêpes au sarrazin dans la maison du NIZ, le Naturschutz und Information Zentrum, de Goldenstedt, qui gère l’accès à ces tourbières, zone protégée.
Nous reprîmes le chemin de Lohne où nous attendait une dernière soirée récréative avec le Heimatsverein de Lohne, à l’ILM, qui se termina par la visite guidée du Musée de l’Industrie. La rencontre débuta par les mots de remerciements mutuels et la remise de cadeaux à nos hôtes Lohnois, qui nous organisèrent un séjour absolument remarquable. Un grand merci au Heimatsverein de Lohne.
Les deux présidents, tous deux enseignants, annoncèrent qu’à l’automne 2015, l’association lohnoise programmera une visite à en Alsace et que la SHR se fera un plaisir de leur organiser ce séjour.
La soirée se poursuivit par la visite du Musée où nous sentîmes souffler le Lohnerwind, cette perpétuelle capacité d’adaptation pour rebondir lorsqu’une activité commence à péricliter.

Une Fuldamobil, automobile fabriquée à Lohne d’avril à octobre 1955. Cette voiture, surnommée das Ei (l’oeuf), roulait à 75 km/h et consommait 4l aux 100. Lancée par Karl Schmidt, cette construction automobile lohnoise fut vite abandonnée.

Les différentes industries qui firent successivement la fortune de Lohne : les plumes, le tabac et les cigares, les bouchons de liège et depuis 1955 l’industrie plastique.
Ce graphique illustre bien ce Lohnerwind, cette perpétuelle capacité d’adaptation. La prospérité actuelle repose sur l’industrie du plastique, dont l’un des fleurons est l’entreprise Pöppelmann, qui s’est implantée à Rixheim en 1980, installation qui est à l’origine du jumelage entre les deux villes.

En noir, les fournisseurs de matière première, les plumes, et en noir les marchés d’expédition des plumes transformées.
Lorsque les plumes métalliques ruinèrent cette première activité lohnoise, les entrepreneurs se rabattirent sur la fabrication de pinceaux, de cigares et sur les bouchons de liège. Cette dernière industrie était longtemps la caractéristique de Lohne : en 1950, on y fabriquait encore 1,25 millions de bouchons en liège. Manuelle à l’origine, cette fabrication fut petit à petit mécanisée par des inventeurs de génie comme Franz Joseph Bramlage.

Une célébrité lohnoise, le cigare des trois empereurs : Guillaume II, empereur d’Allemagne, François-Joseph I, empereur d’Autriche-Hongrie et Nicolas II, tsar de Russie.

L’usine de fabrication de bouchons de liège Bramlage, fondée en 1845 : les plaques de liège venaient surtout du Portugal et la production se mécanisa rapidement.
Longtemps cette industrie du liège fit la prospérité de Lohne : il y avait 15 usines de bouchons de liège en 1940 et 30 en 1950. C’est à Lohne que Ferdinand Blocklage fit breveter en 1936 un processus automatisé de façonnage du bouchon. Lorsque dans les années 1960, le bouchon plastique concurrença le bouchon de liège, les industriels se lancèrent dans l’industrie plastique qui fait aujourd’hui la prospérité de Lohne.
La visite du Musée se termina par la salle des peintres locaux, comme Joseph Andreas Pausewang (1908-1955) ou Heinz Witte (1880-1961)
Ainsi se termine cette présentation de notre séjour en Basse-Saxe et comme vous avez pu vous en rendre compte:
Es lohnt sich nach Lohne zu gehen !
Encore un grand merci à la ville de Lohne, à Jürgen Göttke-Krogmann, à l’IML et au Heimatsverein de Lohne pour leur accueil et en 2015, ce sera à nous de recevoir nos amis allemands.