Dans le bulletin 2017, comportant 120 pages richement illustrés, nous poursuivons la commémoration de la Grande Guerre, à travers quatre articles, consacrés à la réquisition des cloches et des tuyaux d’orgue, en 1917, et à la présentation des soldats de Rixheim morts au combat en 1917.
En 2016, Mulhouse et Rixheim ont célébré l’Année Dreyfus, en lien avec le 110ème anniversaire de la réhabilitation du capitaine Alfred Dreyfus et dans notre bulletin nous revenons sur cette commémoration à travers un article sur l’Affaire Dreyfus.
En 2016, Rixheim a connu la fin des travaux de réhabilitation des serres du Parc de la Commanderie, ainsi que l’achèvement de la rénovation intérieure de l’église Saint-Léger, deux superbes réalisations que nous vous proposons de découvrir dans ce bulletin 2017.
Nous rendons aussi hommage à un grand peintre de Rixheim, René Vetter et à notre ancien photographe Léon Litzler.
Dans ce bulletin 2017, nous démarrons une nouvelle rubrique consacrée à l’origine du nom de certaines rues de Rixheim et nous débutons par la rue du Bain et la rue Steinmetz.
Comme chaque année, vous y retrouverez notre page en alsacien, proposée par Véronique Rigo, notre jeu « Connaissez-vous Rixheim? « , notre rubrique « Rixheim hier et aujourd’hui« , ainsi que le compte-rendu de notre excursion annuelle, qui nous avait menés en 2016 à Baden-Baden.
Ce bulletin, qui a été distribué à domicile à nos membres, est disponible au prix de 20 euros, dans les deux bureaux de tabac de Rixheim, Ferflamm dans l’Avenue du Général de Gaulle, ainsi que Tab@mag, dans la Grand-Rue Pierre Braun.
Nous vous proposons ci-dessous de découvrir la richesse de ce bulletin à travers un aperçu de quelques articles.
Les cloches de Rixheim, de la réquisition de 1917 à leur remplacement
En partant de la réquisition des cloches, décrétée par les autorités allemandes, Christian Thoma développe dans un article très détaillé l’histoire des quatre cloches de l’église Saint Léger de Rixheim.
En cette année 1917, l’église de Rixheim disposait de quatre cloches : les cloches du Saint-Rosaire et de Saint Joseph ( fondues en 1895 par les Ets Causard de Colmar), celles de Sainte Marie et de Saint Sébastien (fondues en 1828 par les Ets Edel de Strasbourg). Comme le lui permettait la réglementation, le curé Albert Geiss arriva à sauver de la réquisition la cloche du Saint-Rosaire, qui était aussi la plus grande.
Ces cloches furent acheminées de la gare du Nord jusqu’au dépôt de Francfort-sur-le-Main, pour être fondues et servir de matière première à l’industrie allemande. Toutes les cloches réquisitionnées furent répertoriées (description détaillée) par le Denkmalarchiv de Strasbourg et classées en trois catégories : A (fonte immédiate) – B (fonte différée) – C (à conserver absolument vu leur caractère historique ou artistique).
Pour compenser la perte de ses cloches, le Conseil de Fabrique se vit allouer, par les autorités allemandes, une indemnité de dédommagement, versée sous forme d’emprunts de guerre, remboursables après la victoire.
En juin 1919, le curé Albert Geiss eut la joie de voir revenir la cloche Sainte Marie, qui avait été classée en catégorie B et qui avait donc échappé à la fonte. Comme elle avait été fondue en 1828, sous le mandat du maire Jean-Jacques Saltzmann, dont le nom est gravé sur la cloche, les anciens de Rixheim lui donnèrent le nom de « Saltzmann Glockà ». Elle est toujours en place dans le clocher et c’est la doyenne de nos cloches.
A l’été 1919, le curé Albert Geiss fut remplacé par Robert Grob, venu de Bretten. Le nouveau curé de la paroisse Saint Léger eut hâte de doter à nouveau l’église de ses quatre cloches, surtout que le conseil de fabrique avait récupéré les sommes du dédommagement, dont il avait fallu déduire le montant prévu pour la cloche Sainte Marie, récupérée intacte, en juin 1919.
Les entreprises alsaciennes étant surchargées de commandes, le curé Grob se tourna vers l’entreprise Louis Debaille, fondeur de cloches à Jeumont, dans le Nord. Et la bénédiction des nouvelles cloches, baptisées du nom de Saint Léger et du Sacré-Coeur, eut lieu le 5 octobre 1924, jour de la fête patronale de la paroisse Saint-Léger de Rixheim.
Moins de trois ans après son installation, la cloche du Sacré-Coeur, fondue par Louis Debaille présenta des fêlures. Mais comme l’entreprise avait fait faillite, il fallut se tourner vers le fondeur colmarien Causard qui installa pour la fête du 15 août 1927 une nouvelle cloche du Sacré-Coeur.
En octobre 1927, le curé Grob annonça au Conseil de fabrique qu’il fallait envisager le remplacement de la cloche du Saint-Rosaire, celle de 1895, qui avait échappé à la réquisition de 1917. Lors de l’installation de la nouvelle cloche du Sacré-Coeur, l’entreprise Causard y avait décelé une fente, sans soute imputable à un coup de foudre. Mais comme la paroisse était aussi impliquée financièrement dans l’installation de nouveaux tuyaux d’orgue, pour remplacer les montres réquisitionnées en 1917, la nouvelle cloche du Saint-Rosaire ne fut installée qu’en 1933.
Aujourd’hui la vie paroissiale est toujours rythmée par ces quatre cloches : la doyenne date de 1828, c’est la « Saltzmann Glockà », la cloche Sainte Marie, fondue par les Ets Edel de Strasbourg, et qui est revenue en 1919 après avoir été réquisitionnée en 1917. A côté d’elle, se trouvent les cloches Saint Léger (fondue en 1924 par Louis Debaille de Jeumont), du Sacré-Coeur (fondue en 1927 par Causard de Colmar) et du Saint-Rosaire (fondue en 1933, également par Causard de Colmar).
1917, la réquisition des tuyaux d’orgue
Dans un second article, Christian Thoma évoque la réquisition des tuyaux d’orgue qui eut lieu le 18 décembre 1917. Bien qu’une compensation financière était prévue, rien ne fut versé, même pas sous forme d’emprunt de guerre. Pour se faire dédommager, le Conseil de fabrique engagea une procédure contre l’Etat allemand et se vit attribuer, en 1927, par le tribunal arbitral mixte franco-allemand une somme de 3 000 francs. Ce montant fut loin de couvrir le devis de remise en état de l’orgue, une opération qui fut réalisée par l’entreprise strasbourgeoise d’Edmond-Alexandre Roethinger. L’orgue de Rixheim, qui provient de l’église des Franciscains de Kaysersberg, connut en cette année 1927 sa troisième grande phase de travaux : réinstallé à Rixheim, en 1794 par Joseph Henry, facteur d’orgues à Thann, l’instrument fut vraiment remis en valeur par Valentin Rinckenbach, d’Ammerschwihr, en 1838. La dernière grande rénovation eut lieu en 1989-90, sous la conduite de Gaston Kern, de Hattmatt.
Les soldats de Rixheim, morts en 1917
Comme dans les bulletins précédents Yves Schlienger évoque le destin des 7 soldats qui figurent sur le Monument aux Morts pour l’année 1917.
Un article plus détaillé présente l’itinéraire de Jules Grumet, né à Rixheim en 1894, qui, à l’âge de 17 ans alla s’installer à Paris, chez son oncle maternel. En 1915, il s’engagea dans l’armée française sous le patronyme de Poirrier. Ce changement de nom était censé préserver sa famille alsacienne de toute mesure de représailles au cas où il eût été fait prisonnier. Affecté au 9ème Régiment d’Artillerie de Campagne, il tomba à l’automne 1917 dans le secteur du Chemin des Dames. En 1922, son corps fut ramené à Rixheim et sa tombe borde l’allée centrale du cimetière.
L’Affaire Dreyfus, une affaire républicaine
Dans le cadre de l’Année Dreyfus, Marie-Claire Vitoux et Benoît Meyer avaient tenu une Conférence à Rixheim, le 31 mai 2016, intitulée « Les Dreyfus, de Rixheim à l’Affaire ». Dans ce numéro de l’année 2017, Marie-Claire Vitoux reprend les éléments clés de son intervention : l’émancipation des Juifs en France en 1789-91 – l’alaya mulhousienne des Dreyfus – la déchirure de 1870 – l’Affaire Dreyfus -de l’antijudaïsme à l’antisémitisme – l’alsacianité de Dreyfus, circonstance aggravante – l’Affaire en Alsace – les conséquences de l’Affaire.
Cette Année Dreyfus à Mulhouse s’est aussi traduite par l’ouverture, le 12 juillet 2016, d’une Salle Dreyfus au Musée historique et par l’inauguration, le 9 octobre 2016, dans le square Steinbach du monument en granit, dédié au capitaine réhabilité.
Les serres du parc de la Commanderie
Jean-Luc Isner, architecte du patrimoine, qui a dirigé la rénovation des serres et du kiosque belvédère, aborde, dans un article détaillé et bien illustré, l’histoire et le fonctionnement de ces serres, construites entre 1824 et 1835. Les efforts conjoints de la commune de Rixheim, de donateurs privés par le biais de la Fondation du Patrimoine et de l’Etat par le biais du Service des monuments historiques ont permis de sauver ce témoignage de l’évolution des techniques horticoles, qui était menacé de disparition.
Les rues de Rixheim: la rue du Bain et la rue Steinmetz
Benoît Meyer rappelle l’origine du nom de la rue du Bain, qui donne sur la Grand-Rue Pierre Braun. Ce nom vient d’un bain rituel juif, un mikvé, installé dans la maison du chantre, une demeure aujourd’hui disparue. Au XIX siècle, une partie de la communauté juive de Rixheim vivait dans ce quartier.
Dans l’article sur la rue Steinmetz, située dans le nouveau lotissement « La Forêt Noire » à l’Ile Napoléon, devant la Cité des Sports, Pierre Schill décrit le parcours d’Eugène Steinmetz (1894-1979), militant syndicaliste, résistant, déporté à Dachau. Originaire de Haguenau, employé aux chemins de fer, syndicaliste CGT et militant du PCF, Eugène Steinmetz fut muté en 1930, pour raisons disciplinaires, au dépôt de l’Ile-Napoléon. Il séjourna à Rixheim jusqu’en 1936, et en 1935, il fut élu conseiller municipal sur la « Liste des candidats ouvriers », menée par le typographe socialiste, Henri Nico, maire sortant, brillamment réélu. Et en 2014, le conseil municipal de Rixheim décida de donner à cette nouvelle artère le nom d’Eugène Steinmetz, lui qui avait vécu dans une des maisons construites pour loger le personnel du dépôt de chemin de fer.
René Vetter, la passion de peindre
Benoît Meyer nous retrace la vie de René Vetter (1926-2001), attiré très tôt par le dessin et qui fit de la peinture une véritable passion qui lui amena de nombreuses distinctions.
Les tableaux de l’église Saint Léger
Le 9 octobre 2016, après plusieurs semaines de fermeture pour travaux, les paroissiens de Rixheim ont découvert le résultat de la première rénovation du XXI siècle, un travail qui a aussi porté sur les différents tableaux de l’église Saint-Léger. Dans un article richement illustré, Christian Thoma présente ces différentes oeuvres.
Après être passé par l’atelier de restauration de Victor Karpenko, le tableau du maître-autel, représentant la Glorification de Saint Léger, a retrouvé sa splendeur. Commandée en 1786 pour la consécration de l’église qui venait d’être reconstruite, cette oeuvre de Joseph Esperlin présente la montée aux cieux de Saint Léger, évêque d’Autun. Il est accueilli par Dieu le Père, Jésus-Christ montrant sa croix et la colombe de l’Esprit Saint. Le martyr est entouré d’anges qui portent les attributs de l’évêque et les instruments du martyre, dont le perçoir qui lui creva les yeux et l’épée qui lui trancha la tête.
Les tableaux des autels latéraux ont été rénovés sur place par Pascaline Haegele qui a aussi rafraîchi la fresque de la nef. Si les autels latéraux ont été achetés sous la Révolution à l’église franciscaine de Thann, seules les peintures des médaillons datent encore du XVIII siècle.
Léon Litzler (1920-2016)
Simone Haegy retrace quelques moments forts de la vie de Léon Litzler, membre du comité de la Société d’Histoire de Rixheim, de 1986 à 2005 et qui a mis ses talents de photographe au service de la commune et de la SHR.