Notre excursion annuelle dans l’Outre-Forêt : 1ère partie (Wissembourg)

Dimanche 22 mai, nous étions 44 membres de la Société d’Histoire de Rixheim à participer à notre excursion annuelle, qui nous a menés dans l’Outre-Forêt, cette région septentrionale de l’Alsace, située au nord de la forêt de Haguenau, domaine forestier longtemps considéré comme la limite nord de l’Alsace.

Le matin était consacré à une visite guidée de la charmante petite ville de Wissembourg, localité qui compte aujourd’hui 8 173 habitants. Comme elle jouxte la frontière allemande, elle était située en avant de la Ligne Maginot, donc dans la zone 1, évacuée automatiquement dès la mobilisation générale, décrétée le 1 septembre 1939. Les Wissembourgeois furent transférés dans le Limousin, en Haute-Vienne, dans la commune de Le Dorat. Ils y séjournèrent jusqu’à l’automne 1940.  Un jumelage entre Wissembourg et Le Dorat sera officialisé au cours du mois de juin 2011. Rappelons que Rixheim était située dans la zone 2, dont l’évacuation était décidée en fonction des circonstances par les autorités militaires. Le 16 mai 1940, le général Garchery, commandant la VIII Armée, opta pour cette solution qui amena près de 1 360 Rixheimois à être évacués dans le Gers et dans le Lot-et-Garonne de juin à septembre 1940.

Wissembourg se développa à l’ombre d’une des plus importantes abbayes bénédictines d’Alsace. Fondé par des nobles lorrains au VII siècle, ce couvent suivit d’abord la règle de Saint-Colomban  et adopta un siècle plus tard la règle bénédictine. A son apogée, au XI siècle, ce monastère, situé dans le diocèse de Spire, possédait 22 000 hectares de terres arables, réparties en Lorraine, en Pays de Bade, en Alsace et dans le Palatinat. Son rayonnement était énorme sur toute la région, y compris sur le plan culturel. L’abbaye entretenait des liens avec d’autres établissements bénédictins du Saint-Empire Romain Germanique, comme l’abbaye de la Reichenau, sur une île du lac de Constance, que nous avons visitée lors de notre excursion en 2008.

En 1354, Wissembourg adhéra à la Décapole, cette association de dix villes libres d’Alsace, dans le Saint-Empire, qui regroupait Haguenau, Wissembourg, Obernai,Rosheim,Sélestat, Colmar, Turckheim, Kaysersberg, Munster, Mulhouse (lorsque celle-ci rejoignit la Confération Helvétique, en 1515, elle fut remplacée par la cité de Landau). La Décapole fut dissoute en 1679, après l’intégration de l’Alsace à la France. Au début du XVI siècle, la ville de Wissembourg, dont la richesse reposait sur la vigne, les draperies et la châtaigne, comptait pas loin de 5 000 habitants. Au XVIII siècle, entre 1710 et 1725, le roi de Pologne, Stanislas I, après avoir été chassé de Varsovie, séjourna dans un hôtel particulier de la ville. En 1870, le 4 août, la bataille de Wissembourg inaugura la série des défaites françaises dans la guerre de 18701-71 qui se solda par l’annexion de l’Alsace-Moselle au Reich allemand.

Wissembourg, au XVII siècle, dessin de Mathias Merian

Les richesses architecturales de la ville nous furent présentées par une guide qui connaissait bien Rixheim, puisqu’elle est en famille avec les Sturm, propriétaires des gravières à Rixheim, et originaires de Betschdorf. Elle nous fit découvrir entre autres la Maison du Sel,  l’hôtel Stanislas, la maison de l’Ami Fritz, l’abbatiale Pierre et Paul… Celle-ci avait revêtue ses habits de fête car la communauté de paroisses du pays de Wissembourg clôturait son Printemps de la Parole, une animation sur plusieurs jours, avec une lecture continue et intégrale de la Bible pendant plus de 80 heures.

Dans la cour de l'Hôtel Stanislas

La fête du Printemps de la Parole, à l'abbatiale Pierre et Paul

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La galerie photos ci-dessous vous permet de découvrir plus en détail notre visite de Wissembourg (en cliquant sur chaque photo, vous ferez apparaître un commentaire)

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