Inauguration du monument des combats de la Hardt (galerie photos)

Le samedi 7 mai 2011, à côté du Pont du Bouc, au bord du canal de Huningue, au terme d’une émouvante cérémonie, fut inauguré le monument dédié aux combats qui eurent lieu dans ce secteur entre le 28 novembre et le 4 décembre 1944.

Survol rapide de ces combats

L’offensive de la 1ère Armée Française, lancée le 14 novembre, permet de libérer le sud de l’Alsace (Rixheim, le 20 novembre, Mulhouse entre le 21 et le 25). Mais les forces allemandes s’accrochent dans le nord de l’agglomération mulhousienne et tiennent la forêt de la Hardt. Le 28 novembre, le commandement français lance une offensive dans la Hardt, pour déborder les lignes de défense allemandes. L’action est confiée à la 4ème Division Marocaine de Montagne (4ème DMM), qui s’installe dans le secteur mulhousien, plus précisément aux fantassins du 1er RTM (Régiment de Tirailleurs Marocains), épaulés par deux escadrons de blindés du 5ème RCA (Régiment de Chasseurs d’Afrique). Elle débute le 28 novembre vers 10h00, et d’autres unités de la  1ère DB et de la 9ème DIC, comme le 21ème Régiment d’Infanterie Coloniale (RIC), sont ensuite lancées dans l’opération. Le général Wiese, commandant la 19ème Armée allemande, y voit une menace sur le Pont de Chalampé, lien vital vers l’Allemagne. Il met alors toutes ses forces dans la bataille pour bloquer l’offensive. Les combats sont acharnés et les unités françaises piétinent, et celles qui ont réussi à franchir le canal au niveau du Pont du Bouc, sont prises au piège et doivent être dégagées par l’envoi de renforts. Le 3 décembre les unités françaises se replient , l’offensive est un échec meurtrier. Les tirailleurs marocains du 1er RTM enregistrent les pertes les plus lourdes.

Genèse du monument

Cette bataille de la Hardt, longtemps oubliée, a été un sujet de recherches de Jacques Gouvier, un ancien de la 1er DB, né au Maroc, et qui a voulu tirer de l’oubli le sacrifice de ces tirailleurs marocains, en terre alsacienne. Ces recherches l’ont mené à Rixheim et il a publié un imposant ouvrage, en deux volumes ( l’un en 2006, l’autre en 2008), consacré à ces combats de la Hardt. Grâce à ces contacts avec Jacques Gouvier, dans notre bulletin consacré à la Libération (Bulletin SHR N°20-2004), Benoit Meyer a longuement évoqué cette bataille de la Hardt, dont les Rixheimois ont gardé un vague souvenir de combats terribles et meurtriers.

Pour pérenniser la mémoire de cette bataille, l’Association Rhin et Sundgau, née en 2007, présidée par Mme Offerlé, et dont Jacques Gouvier est vice-président, s’est fixé comme objectif d’édifier un monument sur les lieux de ces combats. Réalisé par Cédric Friess, il a la forme d’un livre ouvert, une très belle réalisation, dont l’inauguration eut lieu le 7 mai 2011. L’association envisage maintenant de créer un chemin de mémoire sur les lieux de ces affrontements.

La cérémonie du 7 mai 2011

La nouba du 1er Régiment de Tirailleurs, stationné à Epinal, participa à cette cérémonie très émouvante, qui rassembla de nombreuses  délégations d’anciens combattants, des acteurs de la bataille, des personnalités du monde politique et militaire, des représentants du royaume du Maroc.

Au début de la cérémonie, Olivier Becht, Maire de Rixheim, décerna à Jacques Gouvier, aujourd’hui âgé de 86 ans, le titre de citoyen d’honneur de la ville de Rixheim. Le dévoilement du monument fut suivi des discours de Mme Offerlé et de M. Becht. Après le dépôt d’une dizaine de gerbes, la Marseillaise fut interprétée par une cantatrice franco-allemande. La cérémonie fut clôturée par une émouvante intervention de Jacques Gouvier et se prolongea à la Commanderie par un vin d’honneur.

Galerie photos de la cérémonie (un clic sur la photo fera apparaître le commentaire)

 

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