Pour marquer son 30ème anniversaire, la SHR a proposé à ses membres une excursion sur deux jours, les 7 et 8 juin 2014, avec au programme la ville de Metz (le Centre Pompidou et une découverte de la cité lorraine avec une visite de la cathédrale Saint-Etienne), suivie d’une journée à Verdun.
En ce week-end ensoleillé de la Pentecôte, 29 membres ont pris part à cette excursion, que nous vous proposons de découvrir en deux parties.
Ce premier article présente notre visite de Metz .
Partis à 6h00 de Rixheim, nous arrivâmes vers 10h00 au Centre Pompidou de Metz, où nous étions attendus pour une visite guidée.
Nous étions divisés en deux groupes avec au programme la présentation de l’architecture du bâtiment, conçu par le Japonais Shigeru Ban et le Français Jean de Gastines, puis la découverte des deux expositions , l’une portant sur les oeuvres de grand format et l’autre sur les paparazzi.
Sur la maquette, on distingue bien les trois parallélépipèdes de béton superposés, orientés dans trois directions différentes, permettant ainsi au visiteur d’ avoir trois vus différentes de Metz. Ces galeries de 80 m de long accueillent des expositions tout comme la grande nef du rez-de-chaussée : le Centre Pompidou de Metz dispose ainsi de 5 000 m2 d’expositions. La flèche centrale mesure 77 m de haut, un chiffre qui évoque le Centre Pompidou de Paris (le Centre Beaubourg), ouvert en 1977.
La toiture du bâtiment, inspirée du chapeau chinois, se compose de 16 000 pièces de bois, dessinant de multiples courbes, recouvertes d’une membrane blanche de fibre de verre et de téflon. L’ensemble se révèle très esthétique et est une des caractéristiques du Centre Pompidou de Metz.
L’immense nef du rez-de-chaussée accueillait l’exposition »Phares », consacrée à des oeuvres de grand format, dont voici quelques exemples.
A l’étage, la visite se termina par une exposition consacrée aux paparazzi.
A l’issue de la visite, en vue du déjeuner, nous nous dirigeâmes vers la vieille ville, en passant par l’étonnante Place Saint Louis, qui a des airs d’Italie, avec ses hautes maisons construites au XIII siècle par les marchands lombards installés à Metz.
Après le repas, la guide vint nous chercher pour une découverte de la ville de Metz, en autocar. Nous commençâmes par le « quartier allemand », cette métamorphose de Metz après l’annexion de 1871, voulue par Guillaume II pour transformer la ville lorraine en vitrine de l’Empire allemand, à l’image des constructions entreprises à Strasbourg à la même époque. Metz allait aussi devenir une pièce stratégique dans le système militaire allemand : 20 000 hommes devaient pouvoir débarquer en gare de Metz en 24 heures, en cas de besoin. Les immeubles de l’Avenue Foch, le Temple Neuf, la nouvelle gare, la poste, le palais du gouverneur militaire ont été construits durant cette période allemande, marquée par l’architecte berlinois Jürgen Kröger.
Après les constructions de cette période allemande, notre guide nous fit découvrir d’autres richesses de Metz, datant du XVIII siècle, période où la ville fut transformée par le Maréchal de Belle-Isle, gouverneur des Trois-Evêchés (Metz-Toul-Verdun), enclaves lorraines devenues françaises dès 1552. Il fit notamment édifier de grandes places de style classique, dont la Place de la Comédie où se dresse le théâtre de Metz.
La construction de ce théâtre s’étendit sur plusieurs années car le chantier fut interrompu par la Guerre de Succession d’Autriche (1741-1748). De style classique, c’est aujourd’hui l’un des théâtres les plus anciens toujours en activité. Le péristyle, visible sur la photo, rajouté en 1754, permit de créer une terrasse et de relier le théâtre aux deux pavillons qui l’entourent (le pavillon Saint-Marcel, qui servait de logement aux officiers de la garnison de Metz, et le pavillon de la Douane).
L’autre grande place est la Place d’Armes, devant la cathédrale, où se dressent l’Hôtel de Ville et l’Office de Tourisme. Cette place dessinée par l’architecte Jacques-François Blondel (1705-1774), sur l’emplacement de l’ancien cloître de la cathédrale est considérée comme la plus belle réalisation du gouverneur de Belle-Isle.
Au cours de notre périple dans les rues de Metz, nous passâmes aussi devant l’église Saint-Pierre-aux-Nonnains, les vestiges de la citadelle de 1556, et l’Arsenal, devenu aujourd’hui une superbe salle de concert.
Ce magasin aux vivres, d’une capacité de stockage de 6 000 m2, est aujourd’hui le seul vestige de la citadelle construite en 1556 par les autorités françaises pour protéger la ville de Metz, réunie à la couronne de France en 1552. A droite, se devine la chapelle des Templiers, construite au XII siècle, devenu aujourd’hui un lieu d’expositions. Il s’agit de l’unique chapelle de forme octogonale, en Lorraine. Sous le règne de Louis-Philippe (1830-1848), Prosper Mérimée, inspecteur des monuments historiques, inscrivit cette chapelle sur la liste des monuments à sauvegarder. Devant la chapelle se trouve l’Arsenal, édifié sous Napoléon III, pour répondre à la montée en puissance de la Prusse, possessionnée en Rhénanie, depuis la chute de Napoléon I et qui triompha de l’Autriche en 1866. L’Arsenal servait à stocker les armes et les munitions de l’imposante garnison en poste à Metz. Ce bâtiment, rénové par l’architecte catalan Ricardo Bofill, accueille aujourd’hui des salles d’exposition et une superbe salle de concert de 1 354 places, inaugurée le 26 février 1989. Le célèbre violoncelliste Mstislav Rostropovitch (1927-2007), qui s’est produit dans cette salle, a souligné que « cette maison a une acoustique fantastique, des proportions idéales et une atmosphère que je trouve exceptionnelle« .
Notre découverte de Metz se termina par la visite de la cathédrale Saint-Etienne. L’édifice roman, consacré en 1040, absorba au début du XIII siècle l’église Notre-dame-la-Ronde, qui en était séparée par une petite ruelle. Les deux bâtiments furent réunis sous une voûte commune, et les travaux s’échelonnèrent sur plusieurs siècles : le choeur et le transept ne furent achevés qu’en 1522. Au XVIII siècle, Jacques-François Blondel, l’architecte de la Place d’Armes, réalisa sur la façade ouest un monumental portail classique. Sous la période allemande, en 1903, cette entrée fut remplacée par un portail néo-roman, et sur un de ses contreforts, le visage du prophète Daniel reprend les traits de l’Empereur Guillaume II.
Le grand attrait de la cathédrale de Metz réside dans ses nombreux vitraux : elle compte 6 500 m2 de vitrail, soit la plus grande surface en France, ce qui lui vaut le surnom de « lanterne de Dieu » (2 000 m2 à Chartres, 1 500 m2 à Strasbourg). On y trouve des vitraux d’Hermann de Munster ( datés de 1384), de Thiébaut de Lyxheim (achevés en 1504), du Strasbourgeois Valentin Bousch ( entre 1521 et 1527) et des oeuvres contemporaines de Marc Chagall, dans le transept gauche et dans le déambulatoire (en 1960 et 1963).
A l’issue de la visite de la cathédrale, après 45 minutes de temps libre, nous prîmes la direction de Verdun pour rejoindre notre hôtel.